Nanos sans précaution Avril 2010
LES NANOS SANS PRECAUTION !
Interview de R Avrillier
« C’est un truc tout simple mais très grave. » C’est ainsi que Raymond Avrillier, a débuté sa conférence de presse hier matin.
Depuis plusieurs années, l’ancien élu grenoblois (Verts) cherche à connaître les dispositions de préventions ou réglementaires prises en matière de protection des intervenants et des populations par rapport aux nanotechnologies. Il s’est donc retourné en 2007 vers le préfet, pour obtenir les documents pouvant répondre à ses interrogations.
Après plusieurs demandes, après l’intervention de la commission d’accès aux documents administratifs en 2008 puis en 2009, il a finalement décidé de saisir le tribunal administratif pour obtenir gain de cause. « Et là surprise... Le préfet a confirmé que les documents que je demandais n’existaient pas à ce jour. »
« La question est "qu’est ce qu’on fait quand on ne sait pas ?" L’État ne fait rien »
Pour Raymond Avrillier, « il est donc démontré que c’est en toute méconnaissance et en toute impunité que le lobby des nanos agit à Grenoble et que des personnes sont exposées sans prudence à des risques dans l’agglo ».
L’ancien élu n’en revient pas : « Il y a un vide réglementaire qui n’est pas comblé malgré les rapports successifs de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail). Le premier rapport est applicable. La question est "qu’est ce qu’on fait quand on ne sait pas ?" L’État ne fait rien. Soyons au moins prudents ! Dans les entreprises qui fabriquent, travaillent avec les nanos, dans les labos, on fait à la bonne franquette ! Sans texte, on bricole comme on veut. »
Raymond Avrillier s’étonne aussi que, sur l’agglo, le nombre de personnes travaillant au contact direct et quotidien des nanos ne soit précisément connu de personnes. « C’est aussi une question importante. Et une réponse du style "des milliers de personnes" ce n’est pas suffisant. On ne peut pas prétendre ici être le "nec plus ultra" des nanos et ne pas connaître exactement ce chiffre. »
Raymond Avrillier réclame que le vide réglementaire soit comblé et que des études soient lancées. « Avec les économies réalisées avec le vaccin de la grippe A, on peut largement débuter dès maintenant des études toxicologiques et épidémiologiques. Il y a urgence. »