Réforme du médicament : beaucoup d’esbrouffe

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Réforme du médicament : beaucoup d’esbrouffe !

Certes, il y a comme le souligne Médiapart
quelques mesures spectaculaires de Xavier Bertrand.
Les experts de santé publique ne pourront participer aux décisions sur les médicaments que s’ils ont déclaré les liens d’intérêt qu’ils ont avec les labos. Une déclaration pas à jour ou incomplète entrainera une amende de 30 000 euros,
• Les firmes devront déclarer tous les cadeaux qu’elles font aux médecins, experts, sociétés savantes, associations de patients et organes de presse spécialisés, une amende de 45 000 euros est prévue en cas d’oubli,
• Les visiteurs médicaux ne pourront plus voir les médecins en tête à tête à l’hôpital mais seulement en groupe.

Le regard de Philippe Even : embaucher des experts bien payés

« Cette réforme a été lancée à coup de trompe, or il n’y a pas grand chose dedans », tranche le professeur Philippe Even, le président de l’Institut Necker co-auteur d’un rapport censé inspirer cette réforme du médicament.

Pas écouté par l’Elysée, le Pr Even s’est donc permis de ne pas répondre à l’invitation du ministre de la Santé, qui voulait lui présenter sa réforme la semaine dernière. Et répète ces mots, qu’il est en train de coucher dans un livre :
« On ne se préoccupe guère du millier de médicaments qui ne servent à rien et coûtent très cher. Si on les supprimait, cela ferait économiser 8 à 10 milliards d’euros à la Sécu (sur son déficit de 11 milliards). Au lieu de ça, on préfère faire des économies à l’hôpital !


La formation continue des médecins reste assurée par l’industrie, la presse médicale sous contrôle, et aucun moyen n’est dégagé pour avoir des experts indépendants et compétents.


Aux Etats-Unis ou en Suède, on ne demande pas leur avis à des professionnels extérieurs, on les embauche, on les paie bien. J’ai une liste de 300 universitaires haut de gamme ignorés par les agences de santé publique, il suffirait qu’on en embauche 40 à, par exemple, 120 000 euros par an, ce ne serait rien sur les 111 millions de budget annuel de l’Afssaps. »