Face au rechauffement climatique, que va devenir notre alimentation ?
Notre mode de production alimentaire va -t- il pouvoir encaisser le rechauffement climatique ? Sinon, comment faire ? La conférence débat organisée hier à Meylan autour de la biodiversité a apporté un certain nombre de reponses.
Le debat organisé hier à Meylan dans le cadre de la fête de la science avec le conferencier Stéphane Crozat, éthnobotaniste au CRBA ( Centre ressource Botanique appliquée http://www.crba.fr/?-Centre-de-Ressources-de-Botanique-Appliquee-&menu=28) portait il sur "l’ heritage de VAVILOV", chercheur qui avait eu la prémonition de l’interet des semences anciennes pour la biodiversité...Ces espèces anciennes capables de s’adapter à un climat continental extrème ( chaud, froid, grandes humidité..).
Le réchauffement-bouleversement climatique nous amène à mettre en place non seulement des mesures préventives, mais aussi des mesures d’adaptation, car d’ores et dejà le seuil de bouleversement et de basculement est atteint : parmi les methode d’adaption experimentées actuellement, figure l’objectif de paliation du declin biodiversité dans les techniques agricoles.
Pourquoi ? Parce que la selection des plantes alimentaires et des races animales les plus productives a si drastiquement reduit la biodiversité que plantes et animaux d’elevage ont perdu beaucoup de leur capital genetique et de leur capacité d’adaptation... On se tourne donc vers les especes "rustiques" encore existantes dans les pays de l’ Est afin de renouveler ce capital. Lyon est en train de tester une partie de ce patrimoine.
Il en va de même du côté des paysans engagés dans la lutte contre les pesticides et le bouleversement climatique : ainsi, Guy Chassang a -t- il choisi des races bovines rustiques, qui savent s’adapter aux variations climatiques : elles resistent au bouleversement, quitte à produire moins. Comme le roseau qui plie mais ne rompt pas.
Nos vaches,« Elles ont la capacité de faire l’accordéon, comme disaient les anciens. Une haute productrice, c’est comme un sportif de haut niveau, s’il ne mange pas ses barres énergétiques, il se casse la figure avant la fin de la course. Nous, nos vaches, ce ne sont pas des sportives mais des randonneuses. Elles s’adaptent. Quand les conditions sont favorables, elles font plus de lait, quand elles sont limitantes, elles réduisent leur activité sans que cela ne leur porte préjudice. ».
Pour lui, la qualité de la vie humaine et la qualité de la vie animale représentent un objectif pleinement compatible : en effet, on en gagne pas plus d’argent en ayant 200 ou 300 vaches que 30 car les couts d’exploitation et d’investissement sont plus elevés. A quoi bon dès lors ? il prefère avoir un contact affectueux avec son troupeau et produire sur place des plantes fourragères utiles telle que le colza au lieu d’importer du soja ( au détriment de la foret amazonienne et des peuples autochtones). Ce types de fourrage soit dit au passage apte à remplacer les engrais chimiques pour booster les cultures.
Ces expérimentations reussies sont rassurantes.
Mais elles restent trop marginales encore, et necessitent une révolution à grande échellesi l’humaninté veut pouvoir manger demain.
Marie Odile NOVELLI