Politique Agricole Commune

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Session du Conseil Régional du 13 novembre 2008 : Débat Politique Agricole Commune / communiqué des Verts

voir aussi
l’écologie tout en discours : la preuve par la PAC

Session du Conseil Régional du 13 novembre 2008
Débat Politique Agricole Commune

Intervention de Gérard Leras

Nécessité d’un véritable budget européen et d’une régionalisation de ce budget ; responsabilité de l’Etat français qui s’est refusé à appliquer l’article 69 du protocole de Luxembourg ; lien agriculture vie rurale et aménagement du territoire : il y a tant à dire sur la PAC !

Je n’interviendrai que sur 3 points faute de temps qui sont d’ailleurs piochés dans le programme des Verts.


1- La PAC doit faire des agriculteurs européens des paysans du monde conscients des réalités planétaires et acteurs de transformations majeures.


A travers les montants compensatoires, les accords commerciaux Amérique/Europe de Blair House et les accords bilatéraux, l’Europe a généré :


- des produits européens concurrentiels des produits locaux à coût de production élevé en particulier en Afrique


- des rétrécissements des productions vivrières au profit de monoproductions destinées à l’exportation en Europe (bassins céréaliers) et ailleurs (soja au Brésil ou en Argentine)


Les Verts militent pour le principe de souveraineté alimentaire


- Ce qui n’interdit pas l’échange

- Ce qui ne se définit pas forcément pays par pays mais plutôt par grandes zones continentales

La crise alimentaire, climatique, énergétique et financière fait clairement apparaître la nécessité de relocaliser l’économie et l’agriculture d’abord, c’est à dire relocaliser la production et la distribution.


2- La PAC doit garantir le revenu des paysans et le maintien des exploitations


La PAC a maintenu l’économie agricole mais a détruit les fermes (environ 1000 exploitations disparaissent par an en Rhône Alpes.


Aujourd’hui en France ¼ des familles d’agriculteurs est en dessous du seuil de pauvreté. Les fluctuations de prix des intrants, fioul, engrais, pesticides, semences et des cours des produits agricoles rendent la gestion de trésorerie impossible.


En 2007, le revenu national moyen des éleveurs à diminuer de 60% quand les prix de l’alimentation du bétail ont augmenté de 18%. Il est bien évident que de telles structures ne pourront ainsi tenir longtemps.


La PAC doit réguler au travers des prix d’intervention, de stockages publics en matière d’excédents.


En même temps que la PAC actuelle accepte la paupérisation brutale par exemple les arboriculteurs ou éleveurs ovins, elle favorise l’enrichissement éhonté dans d’autres productions entre autres avec la mise en place de droits à paiement unique découplé de l’obligation à produire, le tout sur fond d’abandon des quotas de production. Cela aussi, la future PAC doit le réformer


3- La PAC doit assurer la protection de l’eau, des sols, et de la biodiversité et si notre pays pouvait dans ces domaines se mettre en conformité et cesser de payer des indemnités à l’Europe, ce serait pas mal.


La PAC doit s’attaquer à une baisse substantielle de l’utilisation d’engrais.


De ce point de vue, le développement des systèmes herbagers le recours à la luzerne et aux légumineuses ainsi qu’aux cultures de protéagineux sont les dispositifs à porter, répondent ainsi aux besoins de système d’élevage plus économes et plus autonomes tout en générant un apport d’azote organique et en participant ainsi à la diminution des engrais.

En Rhône alpes où 41% des agriculteurs sont éleveurs, c’est particulièrement important.


La PAC doit s’attaquer à une baisse substantielle de l’utilisation de pesticides et doit faire évoluer les grandes productions végétales vers plus de rotation. L’intérêt est évident en terme agronomique mais il est évident aussi quant à l’utilisation de pesticides. L’intérêt de la rotation des cultures est criant pour la pyrale du mais. Quand les foyers de chrysomèle sont apparus en Rhône Alpes, deux réponses étaient possible : la rotation des cultures ( la bonne), l’épandage de deltaméthrine un ornago chloré éminemment sympathique. A l’appel de la raison lancé par les apiculteurs, un responsable syndical agricole a préféré répondre par une incitation à la violence contre eux. Nous souhaitons qu’une action en justice soit possible et qu’il soit condamné.


La PAC doit s’opposer au système, né aux USA, de brevetage du vivant ainsi qu’au système européen d’inscription aux catalogues qui s’attaquent à la libre utilisation des semences fermières et instaurent une rente de situation aux groupes semenciers et chimiques (puisque ce sont les mêmes)


Elle doit interdire définitivement les OGM qui condamnent la biodiversité à la fois dans les cultures et dans les milieux environnants. Cela au moment où, tout au contraire, des groupes de pression prêchent pour une relance tous azimuts des OGM.