CINE : "Au Bout du Conte", Argo, Lincoln, Bianca Nieves...

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Week-ends pluvieux, mais cinéma heureux : j’ai eu l’occasion de voir et d’aimer ces dernières semaines des films toujours à l’affiche : "Au bout du Conte" d’Agnès Jaoui,
Argo, thriller mediatico-politique de ben Affeck, mais aussi Lincoln, Bianca Nieves, Hapiness Thérapie, Wajda...

Au bout du Conte d’Agnès Jaoui


avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Benjamin Biolay, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Didier Sandre, Béatrice Rosen, Dominique Valadié et Laurent Poitrenaux

J’ai passé un très beau moment avec ce film.

- Voici d’abord le synopsis, très parlant :
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui.
Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu.
Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.

- Mon avis :
Très humaine, cette comédie entrelace le merveilleux et le réel, les contes et pour finir les leçons de vie, sur un tempo vif rythmé par la musique.

Comme dans les pièces de Molière, les contes de Voltaire ou les fables de Lafontaine
les caractères sont appuyés et stylisés : Bacri le grincheux dépressif se gâche drôlement la vie, Agnes Jaoui (Marianne, sorte de fée prosaïque) est une institutrice, et actrice ratée qui fait jouer gaiement des pièces à ses jeunes éléves, mais elle est aussi une femme séparée de son mari qui se rêve libre et se trouve persécutée par le quotidien sans lui.
Agathe Bonitzer (la jeune Laura) est une jeune fille proche - encore- de son père un industriel aisé, et qui rève sa vie à la manière de la belle au bois dormant (sa mère est une rivale, sorcière qui refuse de vieillir). Elle tombe amoureuse de l’Amour qu’elle croit reconnaitre en la personne de Sandro,Cendrillon au masculin, avant d’enfiler les habits risqués du petit Chaperon Rouge.
C’est tout de rouge vêtue qu’elle
croise
Benjamin Biolay (Maxime) , excellent grand méchant loup, séducteur sauvage et clair qui renvoie chacun constamment à ses responsabilités : Laura, qui estime à tort avoir une relation amoureuse avec lui, mais aussi Sandro (joué par Arthur Dupont), musicien compléxé qui n’ose pas faire de choix et se débarrasser momentanément de son meilleur ami pour faire aboutir sa création musicale.
Au final c’est un conte qui finit bien : comme l’écrit Louis Guichard de Télérama, "Agnès Jaoui nous ferait presque croire qu’on peut vivre plus heureux avec moins d’illusions".
Le conte stylise sans trop les réduire les personnages qui restent attachants - sauf peut être la mère de Laura -, l’essentiel étant l’apprentissage de la réalité.
Agnès Jaoui et son compère Bakri ont organisé de main de maitre la production scénique : choix des acteurs et des personnages, pièces musicales, transitions, refrains : la musique joue un rôle à l’instar des personnages, précédant souvent les plans comme une mise en garde annonciatrice du destin du héros - mise en garde qu’il ou elle n’écoute pas- rappel ironique de sa leçon de vie.
Un film que je ne me lasserai pas de voir, je crois !
MO. N.


Argo , thriller mediatico-politique

de ben Affeck

Ce film qui repose sur une incroyable histoire vraie est efficace, divertissant et instructif :

L’incroyable vrai scénario de guerre mis en scène au cinéma :
Le 4 novembre 1979 l’ambassade américaine de Téhéran est prise d’assaut par des Iraniens otages galvanisés par l’ayatollah Khomeyni et des otages sont capturés. Six Américains parviennent à en réchapper et se réfugient à l’ambassade du Canada. Un spécialiste de la CIA imagine un improbable scénario pour les exfiltrer : se faire passer pour un producteur hollywoodien et son équipe canadienne venus à Téhéran pour repérer un grand film de science-­fiction baptisé « Argo », les techniciens canadiens n’étant autres que les otages eux mêmes.
Et ca a marché ! Ce scénario top secret n’a été révélé qu’en 1997 lorsque le secret a été levé par Bill Clinton.

Souvent drôle, ce film est également intéressant. Certes, on n’y apprend pas grand chose sur le plan politique international, le point de vue, bien américain, se focalisant avant tout sur une aventure humaine.
Mais ce film illustre bien la place sans précedent qu’occupent les media au sens large dans la société, et leur pouvoir. Ce que les services secrets ne peuvent faire, des cinéastes le peuvent. Et pour rendre vraisemblable les pseudo scénario, le producteur tient une méga conférence de presse : c’est connu, vu à la télé et dans les journaux, donc vrai ! C’est munis des coupures de presse comme parapluie et protection que le vrai producteur et l’agent secret vont pouvoir partir à l’assaut de Téhéran.

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Lincoln de
Steven Spielberg avec Daniel Day Lewis

-Synopsis :
Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en oeuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

- Mon avis : un intéressant film historique - presque un docu- qui atteint son but :

Nous sommes en 1865, lors des quatre derniers mois de la présidence de Lincoln. La guerre de Cécession oppose le Sud, esclavagiste, au Nord des E.U. Abraham Lincoln a besoin des deux tiers des votes de la Chambre des représentants pour l’adoption d’un amendement constitutionnel (le 13ème amendement) qui abolit l’esclavage. Mais pour y parvenir, le président doit s’assurer non seulement de l’appui de son camp - le Parti républicain - mais aussi recruter 20 opposants dans l’opposition - le Parti démocrate, majoritairement sudiste à l’époque.
Ce long et lent film retrace largement les débats parlementaires mais aussi la politique réaliste menée par Lincoln, homme de valeurs s’il en est, mais pourtant suffisamment manoeuvrier pour parvenir à ses fins. Il sait qu’il n’a qu’une étroite fenètre de tir, car lorsque les sudistes auront capitulé, il ne sera plus possible d’inscrire l’abolition de l’esclavage dans la constitution : il n’y a pas de majorité pour cela, c’est bien le désir que cesse la guerre qui peut mobiliser pour l’abolition de l’esclavage et non l’objectif en soi.
Que de ce scénario ascétique, Spielberg et Daniel Day-Lewis parviennent à faire un film intéressant le grand public est une prouesse. C’est un film pédagogique qui rend les particularités et difficultés de la politiques particulièrement claires.
MO.N.

Biancanieves, encore un beau conte de vie et de mort

- SYNOPSIS
Sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de « Blancanieves ». C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable.

hapiness thérapie O’Russel

Comédie dramatique où l’on a le plaisir de voir des drogués avec assistance chimique type prozac s’en sortir gaillardement.

Mais aussi, grâce au festival télérama

Denis Podalydès : Adieu Berthe, L’enterrement de mémé

Magie des frères Podalydès. Burlesque au service de vrais sujets philosophiques, entre liberté amour et sens de la vie. Et c’est Berthe qui donne la leçon de vie .