Intervention EELV au congres HLM Bordeau

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Intervention de Daniel Mosmant, président de l’OPH de Montreuil, adjoint à la maire en charge du logement et de l’urbanisme, à l’occasion du congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat, à Bordeaux, le 29 septembre 2011.[

Intervention de Daniel Mosmant,(EELV) président de l’OPH de Montreuil, adjoint à la maire en charge du logement et de l’urbanisme, à l’occasion du congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat, à Bordeaux, le 29 septembre 2011.

 
Le logement d’abord ! Quelle jolie formule ! Je suis sûr que nous sommes nombreux ici aujourd’hui à regretter de ne l’avoir pas trouvée avant…
Mais pour que le « logement d’abord » soit possible, encore faut-il rendre la construction de ce logement possible ! Or les obstacles sont chaque année plus nombreux, alors que nous avons affaire à un gouvernement qui, en même temps qu’il se désengage chaque jour un peu plus, n’en prétend pas moins tout régenter !
 
Je ne parlerai pas ici de l’insupportable rabotage des financements de l’hébergement, remplacés par... rien. Quoique… juste un mot.
François Fillon a reçu en début de semaine un collectif d’associations impliquées dans l’hébergement d’urgence. Il leur a parlé de logement et leur a annoncé qu’il allait financer la construction de logement social par… les fonds propres des organismes. Je ne suis pas sûr qu’il les ait rassurées. Je ne crois pas que cette déclaration soit de nature à nous rassurer.
 
Ecologiste convaincu, je crois profondément aux vertus du recyclage. Mais il s’agit là d’un recyclage auquel aucun écologiste ne peut adhérer, il s’agit en fait d’un véritable détournement des ressources de nos organismes, des organismes qui appartiennent fondamentalement au monde de l’économie sociale et solidaire, il s’agit de l’appropriation d’un bien commun, d’une richesse collective au service de la collectivité depuis un siècle, avec au passage l’insinuation malsaine que nos organismes détournent l’argent public pour se constituer des matelas financiers.
 
N’oublions pas que la ponction qui nous a tant occupés l’an dernier n’a pas été abandonnée. Et que ce sont les organismes qui n’ont pas une surface financière suffisante pour définir et appliquer une stratégie fiscale permettant de passer à travers qui vont le plus en souffrir.
L’OPH de Montreuil a calculé qu’au rythme que l’état prétend nous imposer en matière de construction, ses fonds propres seront épuisés en deux ans… deux ans… pas plus.
Après tout, c’est peut-être là l’objectif de ce gouvernement.
La solidarité assurée par ceux qui ont besoin de cette solidarité, avec un objectif de concentration capitalistique d’une partie de nos organismes et un objectif de spécialisation des OPH, chevilles ouvrières du mouvement HLM, dans le logement des familles en grande difficulté...
 
Mais cette ponction empêchera aussi nos organismes de réhabiliter et entretenir leur patrimoine comme c’est nécessaire. A un moment où la question de la maîtrise des charges se pose au plus haut point. Au moment où la précarité énergétique s’étend à vitesse grand V, au moment où le besoin de réhabiliter et pas à moitié, en allant vers le niveau BBC, est le plus fort.
 
Car nous devons nous lancer dans un programme ambitieux, je dirais même forcené, de réhabilitation de l’ensemble de nos parcs. Avec la mise à niveau en BBC de tout ce qui pourra l’être, et même plus. Et le doublement des fonds FEDER, s’il est bien sûr une excellente nouvelle, ne suffira pas à nous permettre de le faire. Je n’ai pas été rassuré par le discours d’Augustin de Romanet hier... J’attendais quelques mots rassurants sur l’éco-prêt et je suis resté sur ma faim. Sans l’éco-prêt, outil indispensable pour le financement des actions d’efficacité énergétique dans le logement social, pas de salut. Nous verrons tout à l’heure si Benoist Apparu nous annonce son maintien ou sa suppression(1). Il nous faut continuer à faire pression pour qu’il soit maintenu et son accès largement étendu.
 

Un mot enfin sur un chantier qui doit devenir l’un de nos principaux axes de bataille, je veux parler de la capacitation citoyenne, ce que les anglo-saxons appellent empowerment, ce travail de co-élaboration et de mise en œuvre, avec les locataires et leurs représentants, de projets pouvant aller d’une simple implication dans la gestion d’une résidence à des opérations d’habitat participatif, voire à l’engagement des organismes dans des opérations d’accession sociale montées dès le départ avec leurs futurs acquéreurs. En tout cas dans la recherche de nouvelle formes d’habiter. Avec la mise en place partout où c’est possible d’accords locatifs permettant aux locataires de s’impliquer à différents niveaux.
 

Pour le mouvement HLM, les incertitudes sont nombreuses. Et les attaques qu’il subit restent très fortes. Une chose m’apparaît indispensable : notre mouvement HLM ne doit pas accepter de se laisser diviser. Il doit RESISTER !

 
 
 
(1) Note d’après congrès : Benoist Apparu n’a en fait rien annoncé de concret, si ce n’est un nouveau prêt pour lequel rien ne semble encore défini.