Pourquoi je n’ai pas voté au 1er tour des Primaires du PS

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Pourquoi je n’ai pas voté au 1er tour des Primaires du PS (ni au 2ème) :

intéressantes sur le plan du débat politique, elle confortent néanmoins un système institutionnel archaïque et peu démocratique, qui ne favorise pas la juste représentation des forces de la société. Il faut changer de système.

J’ai regardé les débats des primaires socialistes* sur le net avec intérêt. Cela précisait les lignes force du programme PS et les divergences individuelles, et donnait une idée de la personnalité de chacun (à ce sujet, je n’ai pas trouvé "le favori des sondages", Hollande, si convaincant que cela**).
C’est une bonne idée et un bon "coup" électoral, qui donne une avance réelle au parti socialiste. A replacer dans le cadre d’ un rassemblement des forces démocrates, écologiques, solidaires.
Mais il y a un gros risque : on voit mal du coup le le PS renoncer au présidentialisme, la VIe République avait d’ailleurs disparu de son projet, et même le retour à une République parlementaire n’allait plus de soi. Le tribun Montebourg replace cette question sur l’agenda politique du PS, mais les écologistes, comme la société, peuvent se mobiliser pour que cette question soit cruciale dans la campagne car rien n’est gagné. [Pas plus du reste que n’est gagnée la prise en compte de l’écologie dans les thématiques abordées, grande absente des débats PS, alors qu’elle impacte tous les secteurs].

Nos institutions ne sont pas assez démocratiques et cela pose de vrais problèmes : l’éviction de Jospin au 2eme tour en 2002 n’était pas inéluctable, elle est issue de nos institutions, qui favorisent exclusivement le bipartisme.
Chaque fois que le peuple se révolte, veut voter selon son coeur, on lui répond "c’est ça ou rien. Tu veux plus de choix démocratique ? Et puis quoi encore ? Puisque c’est ça, n’auras rien, c’est à prendre ou à laisser ! Tu as le choix entre deux partis, toujours les mêmes, et il n’y a pas de place pour le renouvellement."
A- ton vu pareille violence dans d’autres pays européens ?

Nous devons sortir de cette hégémonie bipartidaire . En Rhône Alpes et particulièrement en Isère par ex, il n’y a pas de député écologiste alors que c’est pourtant en isère et en Rhône Alpes que se réalisent souvent les meilleurs scores écologistes France.
Cela est du, certes, à la mauvaise volonté du PS local, particulièrement hégémoniste et qui refuse tout accord, mais aussi à nos institutions et au mode de scrutin (pas de proportionnelle ). Or la démocratie doit être la représentation la plus juste possible de la société et de ses aspirations.
A la limite, on pourrait imaginer" garder" un président, mais il devrait être issu du resultat des urnes : on élirait d’abord les députés avec une représentation équitable des forces (par ex à la proportionnelle), et ensuite le chef du gouvernement serait naturellement celui qui représente les forces politiques arrivées en tête. Avec ce type de système, Jospin aurait pu être réélu en 2002 .
Ou alors, on autorise la fusion de toutes les forces entre les deux tours, sans exclure ceux qui réalisent 16% des suffrages par ex au 2eme tour , et la barre pour fusionner n’est pas à 5% mais à 3% par ex… En somme c’est la présidentielle à la proportionnelle au premier tour.

Je reproche aux primaires de faire l’impasse sur cette réflexion institutionnelle.
Les écologistes en organisant eux même leurs primaires n’ont pas non plus mis cette question sur le devant de la scène.

Pour intéressantes qu’elle soient, le primaires PS confortent néanmoins un système institutionnel archaïque et peu démocratique, qui ne favorise pas la juste représentation des forces de la société. Il faut changer de système.

Marie Odile NOVELLI
3eme Vice présidente EELV du Conseil régional Rhône Alpes,
(ex candidate aux législatives),
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*Je ne parle pas de primaires citoyennes car il s’agit bien d’un débat du PS.

** surtout dans le dernier débat qui a plutôt été dominé par Martine Aubry (par ex sur l’enseignement ou sur la necessité de conjuguer réalisme et choix politiques volontaristes) ainsi que Ségolène Royal, notamment sur les quartiers : honnêtement elle est meilleure qu’en 2007, mais voilà ce n’est plus son heure.
Quant aux 2 outsiders, Vals et Montebourg, il sont de très bons tribuns , évidemment je suis plus proche d’Arnaud Montebourg.

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