Gaz de Schiste, Photovoltaique, nanotech : démocratie 0

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

GAZ DE SCHISTE, PHOTOVOLTAIQUE, NANOTECHNOLOGIES : DES DECISIONS VIOLENTES, BIEN PEU DÉMOCRATIQUES : Energie renouvelables : rien ne va plus . Alors que l’arrêt non prévu des aides photovoltaique place les PME en situation difficile, que photowatt en Isere effectue des licenciements "boursiers", le ministère de l’environnement lance sans précaution l’exploitation du Gaz de schiste : des techniques brutales bientôt à l’oeuvre ! Plus silencieusement, les décisions concernant les NANOTECHNOLOGIES sont tout aussi peu démocratiques...

GAZ DE SCHISTE, PHOTOVOLTAIQUE, NANOTECHNOLOGIES : DES DECISIONS VIOLENTES, BIEN PEU DÉMOCRATIQUES

1.Communiqué Photowatt : des licenciements boursiers qui mettent en lumière
le manque d’ une filière photovoltaïque locale lire

2. Plus silencieusement, des décisions concernant les nanotechnologies sont prises, tout aussi peu démocratiques :lire sur le site de Vivagora

3. Gaz de schiste : des techniques brutales bientôt à l’oeuvre

Un article co-écrit par Michèle Rivasi et les élus écologistes à la région Rhône Alpes en Janvier 2011 lire le site de Michèle RIVASI, députée européenne
La prospection et l’exploration des sous-sols concernant le gaz de schiste doivent commencer dès le premier semestre 2011. Des permis ont été délivrés pour plusieurs zones en France incluant entre autres l’Ardèche ou la Drôme. Sans aucune concertation avec les élus locaux, un permis de prospection et d’exploration a été délivré par Jean Louis Borloo à GDF Suez et Total. Les conséquences pour les eaux, l’air et la nature pourraient être désastreuses sur de nombreux sites.
Des derricks tous les 200 mètres. Des lacs artificiels qui captent l’eau des vallées, et des cloaques qui servent à la décantation de boues à l’odeur entêtante d’œuf pourri. C’est ce à quoi ressemblent plusieurs zones des Etats-Unis. C’est aussi ce à quoi pourront ressembler des zones entières de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Ain si les permis accordés par le gouvernement pour exploiter les gaz de schiste sont utilisés.
Cette vision risque de devenir réalité très rapidement. La prospection démarre dans les tout prochains mois près de Villeneuve-de-Berg, en Ardèche. Ceci implique déjà la mise en œuvre des techniques brutales utilisées pour extraire les gaz de schiste : forage à grande profondeur, injection de très grandes quantités d’eau et de produits chimiques afin de fracturer la roche. La fracturation entraîne naturellement des fissures dans la roche, causant un fort risque de contamination des nappes phréatiques.

Absence de concertation

« Je suis outrée par l’absence totale de débat public et du manque de concertation avec les acteurs et les élus locaux, souligne Michèle Rivasi, députée européenne. La délivrance de ces permis de prospection et d’exploration est un passage en force en contradiction avec les objectifs européens de réduction de gaz à effet de serre de 20 %, avec la directive européenne sur la protection des eaux souterraines de 2006. »

Cette technique d’extraction coûteuse commence à devenir intéressante pour les exploitants avec le renchérissement des matières premières. Or, le gaz de schiste est bien plus polluant que le pétrole ou au gaz naturel. Non content de polluer lors de son usage, et de contribuer aux dérèglements climatiques en émettant des gaz à effet de serre, il pollue dès son extraction l’air et l’eau, en sous-sol et en surface.

« Même s’il en parle moins aujourd’hui qu’il y a trois ans, le gouvernement tient toujours de beaux discours sur les énergies renouvelables, rappelle Benoît Leclair, vice-président de la Région délégué au climat et à l’énergie. Or, il retire son soutien au solaire, à l’éolien, et vient d’autoriser la prospection pour le gaz de schiste qui constitue le summum de l’énergie fossile polluante. La prospection à Villeneuve-de-Berg à elle seule mobilise un investissement de 40 millions d’euros qu’il serait plus utile de placer dans les énergies renouvelables. »

Des activités menacées

Sur le premier site présumé de prospection se trouve le Domaine Olivier-de-Serres, ancien domaine de l’illustre agronome du même nom (1539-1619). Ce site est aujourd’hui un lycée agricole détenu par la région Rhône-Alpes, qui dispense entre autres des formations pour adultes. Il inclut des espaces associatifs et culturels, et aussi une ferme pédagogique caprine. « Les élus Europe Ecologie – Les Verts proposent à la Région de s’opposer par tous les moyens à la réalisation de tels forages sur ou à proximité du lycée », indique Benoît Leclair.

Plus généralement, si l’exploitation prend de l’ampleur, les activités préexistantes comme le tourisme ou l’agriculture risquent d’être compromises. « Les AOC comme le picodon, la viticulture, le projet de classement de la grotte Chauvet au patrimoine de l’Humanité… Le gaz de schiste pourrait signer l’arrêt de mort de tous ces projets de territoire cohérents dans lesquels la région Rhône-Alpes s’implique fortement », craint Alain Chabrolle, vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à la santé et à l’environnement.

–> A l’initiative de Michèle RIVASI, une réunion publique se tiendra jeudi 27 janvier à 19 heures, à l’espace Mistral, Montélimar. Elle sera constitutive d’un nouveau collectif « gaz de schiste, non merci », similaire à celui créé par José Bové suite à la réunion publique faite dans les Cévennes le 20 décembre dernier.