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QUELQUES REMARQUES RELATIVES AU PLU DE MEYLAN SOUMIS ENQUETE PUBLIQUE

Meylan, le 2 Novembre 05
Marie-Odile NOVELLI

Présidente des Verts de Meylan
Vice Presidente du Conseil Regional

A Monsieur le Commissaire enqueteur

Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), depuis la loi loi Solidarité et Renouvellement Urbain promulguée en décembre 2000, marquent une évolution sensible par rapport aux anciens Plans d’Occupation des Sol : véritables projets de ville, ils prennent en compte non seulement les questions d’urbanisme, mais aussi celles relatives à l’habitat, à l’environnement, aux déplacements. Ils sont établis en concertation.

Or, si la question de l’environnement, à quelques exceptions près, est bien présente dans le projet de PLU de Meylan, il n’en va pas de même pour la question de l’ habitat, notamment l’habitat social, ni - dans une moindre mesure- des déplacements.

Par ailleurs, les secteurs à potentiel (notamment l’entrée de Ville Carrefour) assez rapidemment evoques n’ont pas fait l’objet, à ma connaissance, de discussions suffisamment précises et concertées quant aux consequences prévisibles des changements.

1) l’environnement :

Les corridors biologiques de Meylan jouent un rôle stratégique pour la "cuvette " Grenobloise dans son ensemble. Il convient de ne pas être frileux. Les trames végetales et hydrauliques ou circulent flore et faune doivent être beaucoup plus continues que ne le prevoit le projet, notamment le long des torrents ( il est souhaitable de disposer d’EBC de plusieurs mètres de large sur les deux rives) et le long de l’Isere, ou la frange verte doit etre plus large, en particulier compte tenu des travaux prevus sur les digues. Dans la ZIRST, la continuite des trames vegetales et hydrauliques est peu prise en compte. Enfin, les EBC cèdent parfois la place à des zones naturelles "confettis" au détriment de la coherence d’ensemble.

2) Je suis particulièrement surprise de l’absence de prise en compte des objectifs du PLH (programme local de l’ habitat) de l’ agglomeration dans le PLU de Meylan  : la commune est pourtant assujettie à un plan de rattrappage important en logements sociaux. Ou , comment, la commune envisage t- elle de remplir ses objectifs de solidarite ? (175 logements sociaux demandes par la loi sur la periode 04 -08 et non 60). Compte tenu de la crise actuelle en matière de logements, ne pas aborder concrètement cette question marque une forme de désinvolture très contestable.

3) Les déplacements :

La volonte affichée de ne pas augmenter les circulations automobiles, louable, (l’accroissement devant être reporté sur les modes doux ou les transports en commun) risque la encore de n’être qu’un voeu pieu en l’absence de politique volontariste de parcs relais strategiques pour laisser sa voiture.

4) Enfin, comme je l’évoquais en introduction, les secteurs à potentiel
(notamment l’entrée de Ville Carrefour) assez rapidemment évoqués n’ont pas fait l’objet, à ma connaissance, de discussions suffisamment précises et concertées quant aux conséquences prévisibles des changements.
La zone USP1, zone de l’hypermarché carrefour, recoit des droits à construire très importants . Quel objectif d’intérêt general sous-tend cette évolution ?
l’extension de l’hypermarché (qui joue surtout actuellement un rôle grande surface de proximité) developpera des circulations, des bouchons, consequences absolument ignorées de l’ habitant de Meylan en dehors (et encore) de quelques riverains. Il y a la contradiction avec l’objectif affiché de ne pas accroitre la circulation automobile.
Par ailleurs, la crise à venir du petrole incite à plus de prudence : la decennie à venir risque d’etre celle des relocalisations des commerces en centre ville, en tous cas la prudence est de mise.

En conclusion :

Ce PLU affiche de belles intentions mais la concrétisation fait souvent défaut.
Il ne s’agit pas d’un document stratégique partagé.
Ou sont les logements sociaux susceptibles d’accueillir les jeunes familles, et de contribuer à la solidarite d’agglomération ?
Ou sont les parcs relais strategiquement placés, incitatifs (par exemple aà la fois pôle de services, parkings, station de transports en commun ?)

De même, il fait l’impasse sur l’évolution demographique, n’anticipe pas le viellissement de la population ou la diminution de la population jeune.

Il ne s’agit guère, pour finir, d’un document strategique partagé, puisque lorsque l’avenir est engagé (ex le cas de l’hypermarche carrefour), l’évolution stratégique est peu lisible, et non discutée democratiquement.

En conclusion, des améliorations sont souhaitables, fautes desquelles il me parait difficile de donner un avis favorable.

Marie Odile NOVELLI