L’Education et l’alimentation, enjeux majeurs, malmenés

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

L’Education et l’alimentation, qui sont des enjeux majeurs en France et dans le monde, sont malmenées.
On me dira peut- être qu’il s’agit d’une réflexion de femme. Mais justement , c’est parce qu’il s’agit d’enjeux, au sens propre, vitaux. Donc, Ils devraient constituer le coeur de nos politiques publiques. S’alimenter est indispensable à la vie, l’éducation est essentielle tant pour apprendre à vivre que pour avoir un projet de vie.


L’Education et l’alimentation, qui sont des enjeux majeurs en France et dans le monde, sont malmenées.

On me dira -peut- être qu’il s’agit d’une réflexion de femme.
Mais justement, c’est parce qu’il s’agit d’enjeux, au sens propre, vitaux. Donc, Ils devraient constituer le coeur de nos politiques publiques. S’alimenter est indispensable à la vie, l’éducation est essentielle tant pour apprendre à vivre que pour avoir un projet de vie.

I. L’éducation, tout d’abord.


Le rôle essentiel de l’ Education dans les Pays du sud n’est plus à démontrer, tant en ce qui concerne le développement, la santé, que la démographie : sur tous ces points, l’éducation des femmes s’est avérée cruciale.
Pour autant la situation française n’est pas mirifique non plus.
La France a une double difficulté à resoudre aujourd’hui :
- Parvenir à former et éduquer tous ses jeunes et tous ses citoyens, sans en laisser sur le "carreau" - ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, où de nombreux les jeunes ne trouvent tout simplement pas de place dans le système éducatif ( le nombre d’exclus est opaque et semble fortement croissant-).A ce sujet, voir l’évolution du dossier Formations à la région avec ph. Merieu lire

-Transformer la relation éducative avec de ne plus sélectionner sur l’échec, qui a des effets redoutables ;.

On semble de plus en plus loin du 1er objectif :
En plus des 16.000 suppressions de postes d’enseignants en cette rentrée 2010, les inspecteurs d’académie suppriment des milliers de contrats aidés dans les établissements scolaires. Provoquant des incidents dans un collège des quartiers nord de Marseille, où les 500 élèves se sont retrouvés sans surveillant la semaine dernière.

Concernant le 2ème objectif : la qualité de notre enseignement , on peut noter d’abord qu’ en termes de résultats , la réussite est inférieure à celle de l’ Europe du Nord : résultats des élèves inférieurs en langue, en math., au bac,..
Lien à faire(ou pas), il en va de même en ce qui concerne l’approche pédagogique :au rebours de la sélection par l’échec, valorisation de l’apprentissage au sens large, les erreurs n’étant vues que comme une étape de plus pour apprendre, faible tx de redoublement etc...

Cette approche culturelle différente, peut être liée à l’ancienneté de notre système éducatif, précurseur en son temps mais qui n’a pas su intégrer des données psychologiques fondamentales et qui a du mal à intégrer les enjeux essentiels de la motivation, est plus difficile à faire évoluer.
A cet égard il est pour le moins curieux qu’une des premières réformes de ce gouvernement ait consisté à supprimer les IUFM au lieu de les améliorer.

Sur ce point (pédagogie de l’éducation et notamment ne plus selectionner par l’exclusion ) je livre au passage à notre reflexion ce petit texte extrait d’ouvrage de Philippe Mérieu, Vice président- d’Europe -ecologie verts-de Rhone alpes :
(http://www.meirieu.com/index.html)


Adolescent à l’école : est-ce possible ?

Philippe Meirieu

L’école française s’est construite, très largement, avant l’émergence de l’adolescence comme phénomène de société. Elle se donne comme objectif la transformation de l’enfant en adulte et vit l’arrivée des « ados » comme une invasion de « barbares » qui font voler ses principes en éclats.
Mais il n’est plus possible, aujourd’hui, d’exclure l’adolescence de l’École, au risque d’en voir s’absenter tous les adolescents et toutes les adolescente. Comme il n’est pas possible, non plus, de renoncer aux exigences culturelles de l’École, au risque de la voir s’abîmer dans la démagogie.
On peut, en revanche, tenter de proposer que l’École, et particulièrement le lycée (1), fidèle à son projet émancipateur, invente de nouveaux modes de fonctionnement qui permettent d’accompagner les adolescents et les adolescentes vers une maturité citoyenne.

Texte paru dans Cultures adolescentes, sous la direction de David Le Breton, Paris, Autrement, 2008

II. Les enjeux de l’agriculture et de l’alimentation :

Le maintien et la réappropriation des cultivateurs des pays du Sud de leur propres agriculture est un objectif majeur : tous les militants de l’égalité des droits humains en sont bien convaincus.
Ce qui malheureusement n’est pas encore perçu par tous les humanistes, c’est l’enjeu effroyable que représente la guerre de firmes telles que Monsanto pour obtenir le monopole des semences.

Petit à petit la firme se met en situation monopolistique, en s’appropriant ce qui appartient au patrimoine de l’humanité : les semences ;
Or les hybrides manipulés de Montsanto sont en train de fagocyter le patrimoine antérieur, les semences ordinaires, non manipulées.
En Inde, le coton transgénique censé résister à des parasites se montre au contraire plus vulnérable et les productions censées croitre s’éffondre. Pire, les OGM contaminent les cultures de coton saines ! Le nombre de suicides de paysans en Inde est dramatique.
Au Mexique, les cultures vivrières de mais qui faisaient la fierté des paysans sont également contaminées bien que les mexicains ne les cultivent pas ! ( les exportations de graines OGM ne sont pas interdites ce qui suffit pour qu’existe une contamination) .

Aux Etats Unis, des agriculteurs sont poursuivis en justice par Montsanto pour n’avoir pas commandé assez de semences ce qui laisse entendre qu’ils les ont réutilisées sans les repayer à Montsanto.
Ce ne sont que quelques exemples des catastrophes agricoles déclenchées par les OGM de Montsanto.
On eut tout de même s’étonner qu’autant de décideurs, hormis les écologistes, n’aient pas bronché ( ce qui revient à cautionner ) lorsqu’ils ont vu apparaitre sur le marché de l’industrie agricole et dans le lobbying international d’anciennes sociétés spécialisées auparavant dans l’industrie chimique et d’armement.... Il est vrai que le passage avait été frayé par la transformation de ces mêmes firmes en industriels des pesticides et engrais , la chimie agricole dans laquelle la France a joué un rôle de tout premier plan... Et dont elle n’a pas à être fiere.