J’ai beaucoup aimé Les Trois singes et les plages d’Agnès

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

J’ ai beaucoup aimé : "Les trois singes", du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, et "les Plages d’Agnès", d’ Agnes Warda...//

J’ ai beaucoup aimé deux films :
"Les trois singes", du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, et "les Plages d’Agnès", d’ Agnes Warda...

Les trois singes, du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan : magistral !

Le mythe japonais des 3 singes ("Ne rien voir de mal, ne rien entendre de mal, ne rien dire de mal") délivre une forme de philosophie ou de sagesse censée rendre la vie plus facile : "je ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire , je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir, je n’entends pas ce qu’il ne faut pas entendre..."

Rien de tel cependant dans ce film magistral où les 3 singes ne symbolisent pas la sagesse de la vie mais l’absence de communication entre trois êtres. Enfin l’absence de communication verbale ! Car pour le spectateur, par contre, les émotions des personnages sont transparentes . Toujours à la limite de la crise, le paroxysme des émotions est systématiquement endigué , ( inter)rompu , il se casse dans l’impuissance à agir. Chacun des personnages retourne se murer dans son isolement . Les choses se devinent et se sentent mais ne se disent pas.

Les images de l’isolement dans le côte à côté sont magistralement rendues par le cadrage des personnages , scrutant l’ailleurs, la mer, l’horizon, par les fenètres, les portes, au loin, dos à la famille ...Très belles images, et une économie du scénario qui impressionne et surprend : car toute image, furtive, a un sens. Aucune n’est inutile, ni incompréhensible. Elliptique, le scénario reste pourtant clair, et justement dosé, aidé par la symétrie et récurrence du propos photographique.
Magistral !

MO. N


Les plages d’Agnès, d’Agnès warda , pseudo autobiographie par elle même ...

C’est d’abord la vivacité de cette octogénaire , qui impressionne... Sa liberté, aussi.
Sa modestie, enfin. Car elle ne se montre pas comme une grande dame, elle a de la pudeur à parler d’elle... Finalement, si elle se raconte, c’est plutôt comme un bon professeur, par désir de donner quelque chose, de transmettre un savoir et des clés de son oeuvre. Cette autobiographie particulière est celle de la technique de son cinéma, elle nous donne généreusement des clés et nous fait passer de l’autre côté du miroir.

MO.N.
_____________________