INONDATIONS /SYMBHI, enquete sur l’aménagement de l’isère

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

INONDATION A MEYLAN (juin 2010) //Meylan, risques majeurs : réponse à l’Enquete publique sur l’aménagement de l’Isere et échos du conseil municipal (Juillet 2008)...

Juin 2010, Meylan "inondée comme jamais" :

Au delà du traumatisme pour les habitants (même si l’on est encore loin des dégats du Sud de la France), Les inondations dans l’entrée Ouest Buclos-Verdun rappellent l’incongruité des projets de constructions de logement proposés par la commune dans cette zone au schéma de secteur de l’agglomeration (SCOT) et pour partie dans le projet de Ville de Meylan.
Lire notre communiqué du 7 Juin 2010 et les articles.

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voir aussi inondations dans le Grésivaudan

A noter que les travaux du symbhi, dont il est question un peu plus loin, pilotés de façon volontariste il y a deux ans par le CG38, ne sont pas achevés, pas réalisés, aujourd’hui.
Certes le Conseil Général de l’Isère n’est pas obligé d’agir, ce n’est pas de sa compétence obligatoire, mais la rocade Nord (projet plus cher et nuisible parce qu"il empèche d’avancer sur les trasnports en commun et ne résout rien) n’était pas de sa compétence non plus.
On voit ici l’importance des choix politiques dans la dépense publique, et combien la responsabilité des élus est finaklement engagée.


JUILLET 08, Enquete publique aménagement de l’Isere


Dans la foulée du dernier Conseil Municipal,( Echos du dernier conseil municipal :
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) s’est déroulée l’enquète publique sur le projet d’amenagement de l’isere, sur lequel nous avons également délibéré le 30 Juin dernier. Même s’il n’est pas "parfait", le projet est beaucoup plus interessant que bien d’autres en France car il prend davantage en compte les aspects environnementaux. La commune, dans son avis, l’édulcorait quelque peu : après avoir proposé un amendement en tant que groupe écologiste (concernant la prise en compte du projet de tram reliant l’université St M H à Inovallée -accepté-) , nous nous sommes abstenus sur l’avis de la commune...

Voici l’avis des élus écologistes de Meylan sur le projet lui même.

Objet : enquète publique concernant l’autorisation des projets du SYMBHI

Marie-Odile NOVELLI, Meylan mardi 15 Juillet 2008
Conseillère municipale de Meylan,
Groupe des élus écologistes de Meylan

Le Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’isère va procéder aux travaux d’aménagement de l’isère .
Ce projet est l’aboutissement d’un long travail qu’il faut saluer.
Il y avait en jeu les risques importants d’inondation pour les populations.
J’ ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet lors de l’enquète publique de 2005.

Aujourd’hui, la problématique essentielle est à mon sens double :

1. Comment ne pas sous-estimer les risques de crues à venir compte tenu de l’évolution climatique ?
2. Comment concilier protection contre les inondations et environnement ?

1. Concernant le premier point :
Rappelons nous qu’au 19eme siècle et malgré l’avis de l’Etat, l’ Isère a subi un endiguement resséré, passant de 1000 mètres à 100 mètres en amont de Grenoble, sous la pression des propriétaires fonciers, et qu’il s’en est suivi une urbanisation inconsidérée.
La disparition des terres agricoles ou naturelles dans ces zones ne permet plus aujourd’hui d’absorber l’eau et de la retenir des deux côtes de l’ Isère ; il en va de même dans les champs d’épandage des torrents (qu’on se souvienne des inondations de 2005 dans le Grésivaudan).
Nous devons pourtant imaginer que le changement climatique, les risques de crues, sont peut -être plus importants que nous ne le pensions au moment où a été lancé ce travail sur l’aménagement de" l’ Isère amont"(1°). La pression urbanistique, en particulier, demeure (cf demandes relayées par des élus de droite comme de gauche). Il importe de savoir y résister pour ménager l’avenir.
La mise en place de champs d’inondation contrôlés, "l’étalement" de la rivière, sont donc indispensables.
- Le Civerain, à Meylan, est un de ces espaces à ne surtout pas urbaniser : les élus écologistes de Meylan sont en désaccord avec l’ avis donné par la commune demandant la réduction du périmètre (ainsi que l’autorisation d’installer des constructions, à usage certes "agricole" mais on a vu que récemment ces constructions ont donné lieu à une transformation en constructions à usage d’habitation permanente ou légère, qui quoiqu’illégales, restent en place).
L’agriculture à Meylan est une chance pour la commune et l’agglomération, à une époque où l’isère perd un nombre important d’exploitations et de surfaces agricoles,où l’agriculture de proximité de qualité redevient compétitive avec l’envolée des prix du pétrole ; et elle est compatible avec la fonction (éventuelle) de rétention de l’eau , à condition d’y pratiquer les cultures adaptées , et que soient bien indemnisés les agriculteurs.
De même, cette fonction casier de retention d’eau est elle compatible avec celle d’espace de loisirs doux.
- Il convient, également de maintenir les terrains des sablons (La Tronche) en casier de retention d’eau non urbanisable, et d’élargir le lit de l’isere en amont de Grenoble.

2. Concernant le deuxième point (l’environnement) :

Nous pouvons prendre appui sur le SDAGE (shéma directeur d’amenagement des eaux) Rhône Mediterranee, qui préconise la réhabilitation des milieux aquatiques et le respect de leur fonctionnement naturel.

Il y a en gros trois enjeux essentiel :

-a) restaurer la capacité naturelle de la rivière à se régénerer,
-b) réduire les pollutions notamment chimiques.
-c) réduire le gaspillage dans les consommations d’eau

-a) La végétation rivulaire ("ripisylve" pour les spécialistes) apparait comme essentielle au maintien de la qualite écologique d’un cours d’eau. L’oxygène fabrique par les plantes est indispensable a l’epuration des milieux aquatiques. Les arbres garantissent un ombrage des eaux, fondamental au maintien de la fraicheur et du taux d’oxygène. Il importe donc de ne pas réduire la couverture arboricole (cf digues de Grenoble où ce point me parait mal assuré).
Il importe aussi de renforcer les liens avec les anciens bras de l’Isere afin de la rendre plus vivante et plus solide. C’est en amont, dans le Grésivaudan, que les marges de manoeuvre sont les plus grandes pour réactiver des bras morts de l’ isere, pour établir des casiers d’inondation et, en même temps, développer des zones de loisirs "doux" riches sur le plan floristique et faunistique : vers Tencin, Lumbin, Champ pres froges....Un peu à la manière du parc lyonnais de Miribel Jonage....

-b) réduire les pollutions chimiques :

Cet objectif implique une solidarité amont (avec le département de la Savoie) et aval (drome) s’impose. Il faut prendre la rivière pour ce qu’elle est : une unité vivante qui n’ a cure des frontières administratives.
En effet : " D’un point de vue physico-chimique, le principal obstacle à l’atteinte du bon état est constitué par les métaux et micropolluants sur les cours d’eau de l’Isère, de l’Arc, de l’Arly, des Dorons de Bozel et de Beaufort, du Drac aval et de la Jonche (soit 15 masses d’eau et 627 km). Pour les autres polluants on relèvera également dans une plus faible mesure les matières phosphorées et azotées dans le secteur du Doron de Bozel. Globalement sur ce secteur les pollutions toxiques sont principalement issues des activités industrielles alors que les questions concernant les matières azotées et phosphorées concernent plutôt des rejets urbains et une activité agricole localisée sur le haut bassin de l’Isère et de l’Arc. " (extrait du document d’enquète)

Par ailleurs" la qualité physico-chimiqe des cours d’eau de Rhône Alpes est bien inférieure à la moyenne nationale en ce qui concerne les matières organiques et oxydables et les matières azotées (voir annexe 2 )

-c) réduire le gaspillage et les consommations d’eau
Nous avons la particularité de consommer beaucoup l’eau profonde et très peu d’eau superficielle, pour tous types d’activité. Ce qui nous entraine à parfois négliger les efforts à faire concernant l’eau superficielle. Or, les pollutions d’eau de surface d’aujourd’hui sont les pollutions d’eau profonde de demain. Ces éléments sont à prendre en compte dans le cadre d’une gestion intelligente de l’eau.

3. Eléments complémentaires :

Pour toutes ces raisons il me semble donc essentiel de fédérer tous les acteurs afin de programmer un SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux qui associerait tous les acteurs clés (industriels, agricuteurs ,administrations associations de l’environnement, etc, ainsi qu’un comité scientifique de bassin..)dans les départements concernés.

Comment, en effet, traiter de l’entretien de l’isère sans intervenir sur l’amont , sur la combe de Savoie ? Et comment améliorer la qualité de l’eau du Rhône sans se pencher sur l"aval ?

Enfin, l’enquète publique se déroulant pendant la période estivale pour sa plus grande part, il me semblerait nécessaire de la prolonger (au moins jusqu’à mi-septembre).

Marie Odile NOVELLI

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Notes et annexes

(1) L’ effet de serre, qui provoque une augmentation des températures moyennes de la planète et l’assèchement des Zones subtropicales, provoque selon les dernières observations une aggravation des précipitations dans les zones tempérées, notamment les Alpes. La fréquence des fortes précipitations a en effet augmenté de 20 à 80% ces dernières annees (10 a 40% sur la durée du 20eme siecle)
- Cf Martin Gassner (ecole polytechnique de Lausanne) laboratoire d’énergetique industrielle Fac sciences et techniques de l"ingenieur- http://leniwww.epfl.ch/people Show ?record_id=322 - office federal de sante publique, suisse http://www.bag.admin.ch/dienste/medien/2005/f/05052417.htm ** www.smf.asso.fr/conf01_and.html - 2 et http://www.smf.asso.fr/conf01_and.html