Habitat Durable : que faire , ensemble ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

J’ ai ouvert les rencontres partenariales sur le Bâtiment et l’Aménagement Durable en Rhône-Alpes ( "Etat de l’art et stratégie vers le facteur 4" ) le 11 Juin à Grenoble...Elles se poursuivront à Lyon les 25 et 26 Juin

Bâtiment et Aménagement Durable en Rhône-Alpes :
Etat de l’art et stratégie vers le facteur 4

("facteur 4 ? " : C’est , bien sûr , tout l’enjeu de la division par 4 des Gaz à effet de serre d’ici 2050 ! )
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Voir aussi "Du 22 MAI AU 27 JUIN : 5 SEMAINES SOUS LE SIGNE DE L’HABITAT DURABLE EN RHÔNE ALPES".

J’ ai introduit ces rencontres véritablement partenariales (Université, région, ademe, architectes et urbanistes, cadres de la fonction publique...) le 11 juin à Grenoble , Cité des territoires, sur le Bâtiment et Aménagement Durable en Rhône-Alpes. Rencontres qui attendent une suite (publications, internet etc)...
Si les réflexions, au rythme des intervenants et des humeurs, oscillaient entre espoir et interrogations et recherches, ce qui est certain, c’est qu’elles ont oublié d’être langue de bois...

Ouverture de Marie-Odile NOVELLI
Vice-Présidente du Conseil régional déléguée au logement,
à la politique de la Ville et à la solidarité

" On pourrait introduire notre réflexion commune ainsi :

Face au réchauffement climatique -problème planétaire qui impacte les êtres vivants et les écosystèmes dans la durée jusqu’à mettre en péril leur survie même, et face à l’augmentation brutale du coût du pétrole (125$ le baril aujourd’hui contre 20$ en 2000) avec toutes ses conséquences sociales (révolte des femmes en Inde ou des marins-pêcheurs en France, milliers de morts aux Soudan)
que peuvent faire les villes et les constructeurs ?

Je parlerai des pouvoirs locaux et non des pouvoirs nationaux .

Les pouvoirs nationaux ont la capacité à apporter des réponses lénifiantes telles que l’octroi de subventions pour réduire les coûts pour les consommateurs de pétrole, avec la conséquence qu’ils semblent remettre toujours à plus tard la recherche de solutions adaptées sur le long terme.
Les collectivités locales , à l’inverse, ont investi depuis quelques années de nouveaux champs d’action : la qualité environnementale et la performance énergétique des bâtiments.

Mais, l’un des enjeux majeurs pour les collectivités locales est d’avoir une efficacité sur des projets immobiliers dont elles n’ont pas necessairement l’initiative.

En résumé, et pour dresser brièvement le contexte international, nous avons d’un côté l’effet de serre qui se déploie, avec son cortège de difficultés de plus en plus concrètes : réduction de la biodiversité, flux migratoires, interrogation sur l’adaptation des modes agricoles et des éco-systèmes,
et de l’autre côté nous avons une ressource pétrolière qui se réduit, avec une concurrence sur les gisements qui s’intensifie et toute une gamme d’effets négatifs, depuis la baisse du pouvoir d’achat jusqu’aux conflits armés...
Mais nous savons aussi que cette réalité nous offre des opportunités. L’emergence de nouveaux besoins, et la necessité de développer une offre de savoir-faire en matière de performance énergétique.
C’est aussi une chance pour relocaliser l’économie et l’emploi,
une chance pour faire évoluer nos modes de vie, et pour developper d’autres modes de transports et construire des bâtiments à haute performance énergétique.

Le secteur du bâtiment est majeur puisqu’il constitue non seulement le 2ième consommateur d’énergie et d’émissions de gaz à effet à effet de serre, mais aussi pcq c’est aussi un secteur dans lequel nous disposons de marges de manœuvre.

Nos atouts sont réels :

- D’abord une opinion publique sensibilisée à la hausse de prix de l’énergie, et surtout plus réceptive qu’il y a quelques années aux technologies HQE .

- Ensuite, une multitude d’entreprises du BTP, allant de majors travaillant au niveau international jusqu’aux artisans locaux.

- Enfin des maîtres d’ouvrages publics, notamment dans les collectivités, qui déploient une energie et des savoir-faire considérables, pour faire face à l’avenir...

De nombreuses expériences pertinentes ont été menées.
Nous nous sommes heurtés à des obstacles (comme le déficit de formation, ou le surinvestissement nécessaire au départ) mais nous les obstacles sont en grande partie levés.

L’enjeu maintenant est de généraliser ces bonnes pratiques. Tel est l’objet de ces quatre jours d’échanges à Grenoble puis à Lyon.

Des options importantes ont été retenues par l’ADEME et la Région pour l’organisation de ces journées, de manière à contribuer à la généralisation des savoir-faire pour réaliser le facteur 4 :

d’abord une approche en terme de filière économique

Tous les acteurs contribuant à l’aménagement opérationnel et à la construction sont présents ( maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, entreprises d’exécution, utilisateurs ainsi que chercheurs et concepteurs de matériaux et de technologies... acteurs à la fois publics et privés...).
Une approche qui marie différentes échelles opérationnelles (du bâtiment au quartier)

Et, avant tout, une approche collective dynamique :

Notre attitude n’est pas d’attendre que l’Etat ou un quelconque autre acteur crée les conditions idéales pour agir. Il s’agit bien de trouver des coopérations entre tous ces acteurs de la chaîne de production.

A cet égard, la Région prend sa part dans la mobilisation pour atteindre le facteur 4, directement mais aussi (et surtout) en confortant les logiques que vous, acteurs de l’aménagement et de la construction, mettez en place.

La politique régionale de l’habitat, dont j’ai la responsabilité immédiate, répond à 3 enjeux majeurs :
- un enjeu de pertinence sociale et de solidarité visant à lutter contre toutes les formes de ségrégation,
-un enjeu environnemental à travers la production et la gestion économe de l’habitat et un développement urbain maitrisé,
- un enjeu lié à la problématique dela gouvrnance afin de développer de spartenariats efficaces et à favoriser la participation des habitants.

En cohérence avec le plan Régional Energie , nous avons souhaité généraliser l’approche QEB dans l’habitat social neuf, visant notamment à stabiliser les charges locatives . Nous avons engagé ainsi une collaboration avec les bailleurs HLM de Rhône-Alpes et l’ADEME afin de généraliser dans le logement social neuf la performance énergétique, avec une ou deux réglementation thermique d ’avance. C’est une démarche de progrès avec capitalisation et compensation partielle des surinvestissements.

Si la cible energie est la priorité du réferentiel , et de l’intervention de la région, d’autres thêmes sont également pris en compte tels que l’intégration du bâtiment dans le site à savoir la conception bioclimatique, les modes de déplacements, la gestion des eaux pluviales ou des espaces extérieurs...

Nous sommes aussi en discussion avec l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain pour que les réhabilitations et les reconstructions bénéficient de ces avancées.

Enfin, D’autres politiques régionales, auxquelles on ne pense pas toujours spontanément, sont également revisitées et orientée dans la perspective du facteur 4 :
dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, la génération actuelle de CDRA (Contrat de Développement Rhône-Alpes) prévoit une bonification de 10% pour les actions favorisant le développement durable. Et une nouvelle génération de Contrat de Développement Durable avec les collectivités devrait permettre de soutenir les mesures issues des Plans climats locaux.

La stratégie foncière prévoit l’urbanisation prioritaire des zones desservies par les transports en commun et les gares,
l’économie a un cluster dédié aux énergies renouvelables,
et la formation continue prévoit une amélioration du niveau de connaissance des futurs salariés du BTP…

Ces exemples sont des elements de stratégie régionales. Il en existe d’autres, dans d’autres secteurs et par d’autres acteurs. c’est l’objectif de ce colloque que de les faire partager afin de généraliser les bonnes pratiques."
MO.N