Grenelle de l’environnement, climat : quelles suites ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT, EFFET DE SERRE...Resultats concrets ou effets d’annonce ?

Grenelle de l’environnement : 1ères déceptions.

Par Didier Claude Rod

Les premières mesures annoncées confirment les inquiétudes que nous avions eues à la lecture des mesures proposées sur la faiblesse des propositions concrètes dans cet atelier.

Lors de mes interventions dans l’atelier 3 « instaurer un environnement respectueux de la Santé » au grenelle régional (midi-pyrénées, le 22 octobre), j’ai souligné quelques problèmes :

- sur le principe de substitution on parle produit, recherche technique et non changement de politique.... Par exemple, trouver des pesticides moins polluants et moins dangereux et non remettre en cause le type d’agriculture productiviste qui conduit à l’utilisation de ces produits .

- On parle abondamment d’évaluer scientifiquement les produits, les autorisations de mise sur le marché, etc..... mais à aucun moment on parle d’expertise indépendante, on évoque les conflits d’intérêts des soi-disant experts...

- On parle souvent de contrôle mais il s’agit toujours de contrôle a posteriori et quasiment jamais de contrôle a priori !

- En conséquence les propositions d’interdiction et de substitution ne concernent que les produits les plus reconnus toxiques et qui font l’objet déjà de mesures d’interdiction dans certains produits et où les industriels proposent des produits de substitution pas mieux évalués mais plus récents et plus chers !

- Les objectifs sur la réduction des polluants aériens ne remettent pas en cause le diesel et ses particules fines, ni ne prennent en compte les études sur les conséquences sanitaires de la pollution automobile.

- Les analyses sur la pollution des eaux et des sols par les médicaments sont systématiquement sous-évalués et pourtant commencent à remplir les pages des revues scientifiques ( hormones, antibiotiques, et en dernière date le vaccin anti-grippe aviaire rejeté dans les eaux sous forme inchangé, créant ainsi des résistances évidentes au cas où il serait efficace)

- L’éventail des populations à risque est extrèmement restrictif, se limitant aux professionnels et aux enfants, alors que l’ion sait que les populations à risque sont plus importantes : par exemple pour les pesticides, faut-il se contenter des travailleurs de l’agriculture ou aussi prendre en compte les femmes exposées de manière passive développant des cancers du sein et dont les enfants naissant développent des pathologies mentales ou cancéreuses.

- Les mesures d’interdictions des produits phytosanitaires sont très faibles parce que non seulement se limitant à quelques produits considérés comme "dangereux", mais se limitent à l’usage domestique et aux lieux publics. le seul avantage est d’enclencher une politique de prise de conscience pour les prochaines municipales.

- Le chapitre sur les nano-matériaux est potentiellement intéressant mais sans réelle mesure concrète, c’est cependant la première fois que l’on s’intéresse aussi « précocement » ( 10 ans !) à de nouvelles techniques.

- Rien sur les modifications de pathologies liées au réchauffement climatique ( augmentation de maladies jusqu’ici limitées aux zones plus chaudes, en particulier par l’extension des vecteurs de ces maladies comme les moustiques ou les tiques )

- Enfin rien sur les, conséquences sur la santé du nucléaire, des ondes électromagnétiques, des téléphones portables, des antennes-relais, des ordinateurs, etc.... Ces remarques avaient lieu sur les textes proposés dans les ateliers nationaux , les propositions actées avant le discours de Sarkozy sont aujourd’hui encore en deçà.

Didier Claude ROD

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Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rendu public le 27 novembre son rapport annuel titré "Climat et pauvreté".

Le PNUD rappelle que le changement climatique est "peut-être la menace la plus grave qui ait jamais pesé sur l’humanité" et s’alarme, alors que "le monde a moins de dix ans pour inverser la situation", du fait que les pays riches, premiers émetteurs de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, semblent ne pas réaliser l’urgence de la situation.

Le PNUD alerte sur la situation des plus pauvres, qui paieront le plus lourd tribut de l’inaction : les 40 % de la population mondiale la plus pauvre, soit environ 2,6 milliards de personnes, seront condamnés à un avenir comportant moins d’opportunités. Le changement climatique accentuera encore les inégalités profondes entre les pays". Le rapport du PNUD ajoute : "On ne peut pas laisser les plus pauvres du monde couler ou nager grâce à leurs seules ressources, tandis que les pays riches protègent leurs citoyens derrière les fortifications anti-climat".
Le constat du PNUD rejoint le diagnostic des Verts. L’écologie n’est pas un luxe de riches : les premières victimes seront les plus pauvres. Ne rien faire, c’est laisser s’installer une situation d’apartheid planétaire. Des dizaines de millions de réfugiés climatiques seraient plongés dans le désespoir pendant que les pays riches, les plus consommateurs d’énergie, se protégeront de la misère derrière des barbelés ?

La conférence mondiale de Bali s’ouvre le 3 décembre pour faire suite au protocole de Kyoto. A tous les niveaux, il est possible d’engager le changement.

Dans les régions et les communes, les Verts veulent réduire les émissions de gaz à effet de serre. Chaque ville, chaque région doit s’engager ! Qui pourra justifier un nouveau périphérique, une nouvelle autoroute, aggravant toujours plus le dérèglement climatique ?

Anne Souyris - Porte-parole nationale des Verts