Le SOL, 1ère monnaie alternative en R. Alpe (Dec.07)

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

J’ étais mercredi au lancement de la monnaie sol, monnaie sociale et solidaire, lancée pour la première fois en Rhône Alpes à Grenoble...Je représentais la région Rhône Alpes pour ce lancement officiel... Le SOL, une monnaie qui a du sens !

J’ étais mercredi au lancement de la monnaie sol, monnaie alternative, officiellement lancée pour la 1ère fois en Rhône Alpes à Grenoble...
Je n’ ai pas vu le temps passer, après l’enchaînement des discours (dont le mien, car j’y représentais le Conseil régional).
Ce fut en effet non seulement l’occasion d’échanger, mais aussi d’amorcer des projets, avec des gens, connus ou inconnus, vraiment très interessants.

(Article compte rendu de presse :
lire le PDF

réseau sol :
voir

"LANCEMENT DU SOL" A GRENOBLE

La monnaie sol, monnaie alternative, a donc été officiellement lancée en Rhône Alpes à Grenoble , ce Mercredi 28 novembre 2007 à12h15 (Au "Local", 12, rue Brocherie, Grenoble).
Qu’est ce que le SOL ?
C’est d’abord une monnaie a du sens et des valeurs :

Elle est portée par les Scop ( des entreprises coopératives, basées sur des valeurs de solidarité : bénéfices reversés aux employés, prise de décisions démocratique, ...), et circule dans un réseau d’entreprises partageant les valeurs citoyennes propres au projet Sol. Elle a pour but de mettre en avant et de récompenser des actions, des comportements citoyens qui ne sont pas valorisés par le système monétaire habituel.
Il s’agit aussi de revenir aux fonctions originelles de la monnaie : les échanges de biens et services, et non la spéculation (98% des transactions aujourdhui !).

A l’origine du projet sol
, un rapport sur l’économie solidaire établi par P. Viveret au secrétariat pour l’économie solidaire de Guy Hascoët, secrétaire d’Etat Vert (nommé par Jospin à mi mandat). Il s’agit de promouvoir d’autres formes d’économie . Le PIB ne tient compte que des activités à flux monétaire, sans se demander si ces activités peuvent être nuisibles, par exemple la pollution. (On comptabilise dans le PIB les frais de dépollution et les soins médicaux en cas de catastrophe. A l’inverse les activités bénévoles ne sont pas comptées.... Pour en savoir plus : voir note en bas de page)*
Rhône Alpes est la 4éme région de France à s’engager dans un projet SOL. Grenoble est le Premier site (Il aura fallu attendre l’arrivée des écologistes -liste de gauche et des écologistes de 2004 à la région, car un engagement régional est indispensable). Ce type d’expérience existe déjà en Allemagne et en Italie.

Et, pour ceux que cela interesse, voici le discours que j’ ai prononcé à cette occasion.

Intervention de Marie-Odile NOVELLI

Vice-Présidente du Conseil régional déléguée aux Solidarités,au Logement, au Foncier, à la politique de la Ville

"Quelques mots sur l’intérêt du projet SOL,et le soutien de la Région.
C’est un projet beaucoup plus "révolutionnaire" qu’il n’y paraît.
En atteste la relative difficulté avec laquelle ce projet s’est mis en place en Rhône Alpes. Il nécessite la mobilisation de multiples partenaires, associations, entreprises, techniciens, et élus... Elus régionaux ( jean Marc Leculier notamment qui a piloté le groupe de travail régional) mais aussi élus d’agglomération (Jean Marc Uhry) et des villes, (Collette Fillion Nicollet pour Grenoble, Olivier Royer pour Saint Martin d’ Hères).
A la région, cette question a été abordée depuis la nouvelle mandature (2004). L’économie sociale et solidaire est une nouvelle compétence, issue notamment de la volonté de passer toutes les politiques régionales à l’aune du développement Durable.
C’est un projet plus révolutionnaire qu’il n’y paraît, et plus réaliste qu’on ne le croit :
Aujourd’hui en France l’ambiance est à la peur de la mondialisation, de la destruction de notre équilibre économique et social par le déploiement du productivisme et de l’ultra-libéralisme. Notamment parce que l’on n’entrevoit pas de solutions.
Face à cette crainte, il y a plusieurs réponses possibles :
1) le repli, révolté ou frileux, qui n’ améliore pas la situation
2) le renforcement de la compétitivité qui sauve - éventuellement- l’économie nationale, et contribue à détériorer la situation ailleurs...
3) enfin, la promotion d’une économie qui permette à chacun de vivre convenablement, ici et ailleurs. Cette économie correspond notamment à celle que l’on nomme « sociale et solidaire".
Le projet SOL s’inscrit dans cette perspective avec au moins quatre spécificités :
-La valeur d’un SOL est fondée sur son effet de solidarité et d’utilité sociale et non sur sa valeur marchande. Le cours du SOL engagement est de 1 mn de temps d’activité, quelle que soit l’activité, manuelle ou intellectuelle, le niveau de diplôme de la personne qui l’exerce.
-L’orientation de la consommation vers des productions soutenables (au plan environnemental et du développement durable)
-L’absence de spéculation, puisque le SOL a une durée limitée dans le temps
- Le temps de travail bénévole a de la valeur. Toute l’activité des associations qui favorise le lien social sans contre-partie marchande est une des conditions d’un monde vivable. Ces conditions, l’économie marchande tend à les nier voir à les détruire (alors que les fondateurs de l’économie classique montraient qu’il s’agit des conditions de possibilités de l’économie) ; la monnaie SOL les met en valeur...
Plus largement, elle s’inscrit dans une démarche de transformation de l’économie : en effet, la monétarisation de l’économie, sa transformation en une sphère autonome, hypertophiée, est récente au regard de l’histoire. Les formes d’économies sont plurielles, même chez nous , mais on ne le voit pas : l’économie domestique, celle qui permet aux êtres humains et à la sociéte de se reproduire (en élèvant des enfants par ex,) est très importante, et essentiellement "bénévole".
L’économie Sociale et Solidaire, et la monnaie sol qui la symbolise, contribue à "réencastrer" l’économie dans le lien social, contribue à la cohésion sociale, au lieu de rentrer en concurrence avec elle comme le fait l’économie marchande.
La Région Rhône-Alpes soutient l’expérimentation de la monnaie SOL sur le territoire rhonalpin à hauteur d’environ 60 000 euros ( 58 800 euros) dans le cadre de sa politique dénommée IDéclic Solidaire, qui vise à soutenir les initiatives créatrices d’emploi dans le champ de l’économie solidaire, à favoriser la reprise d’entreprise par les salariés et plus généralement à promouvoir l’économie sociale et solidaire.
L’économie sociale et solidaire représente 10% des emplois salariés et 13,5% des établissements en Rhône-Alpes. Les deux plus grandes agglomérations de la région sont engagées.
Le projet SOL est donc sur de bons rails et présente un potentiel de développement important."
M.O.Novelli
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Sol et Sel

Cette monnaie Sol rappelle les SEL (systèmes d’échange local), qui veulent être "une alternative à la monnaie habituelle en faisant correspondre, à un niveau géographiquement restreint, l’offre à la demande sans passer par la monnaie officielle : ainsi, une heure d’aide aux devoirs donnera droit, par exemple, à une heure d’assistance informatique ou de réparation automobile. Mais le projet Sol, même s’il reprend le concept de monnaie alternative, se distingue cependant clairement d’un système de troc (aussi perfectionné soit-il) en s’inscrivant dans une perspective géographique bien plus large, et en affichant des ambitions plus vastes que celles d’un échange de services. C’est que le projet Sol a l’ambition de valoriser des richesses que l’économie habituelle ne prend pas en compte : engagement citoyen au sein d’une association, comportement prudent pour les clients d’une mutuelle, ... Toutes ces activités solidaires et citoyennes qui ne sont pas reconnues par le système monétaire officiel, mais qui sont cependant essentielles au fonctionnement de notre société, seront récompensées par l’attribution de points dits « engagement ». " ( voir http://www.fragil.org/focus/405) et
http://netoos.org/selgolfe/affichepage.php?raz=ok&page=Page/Informations%20sur%20les%20monnaies%20alternatives

Sol Grenoble

Avec le soutien de :
au niveau national : du groupe Chèque Déjeuner, du Crédit Coopératif, de la MACIF, de la MAIF, de la Communauté Européenne dans le cadre du programme EQUAL,
au niveau régional : du Conseil Régional Rhône-Alpes et d’AGF SCOP,
au niveau local : de la METRO, des villes de Grenoble et Echirolles, du Crédit Coopératif de Grenoble, de la MACIF Rhône-Alpes
Deux autres applications de SOL complètent la démarche :
à le SOL"engagement" 1 SOL = 1 minute.
Le temps passés … contre des cours de soutien scolaire, des heures de ménage, aide à l’élaboration d’un CV, d’une lettre de candidature¦
à le SOL "affecté". Crée sur le modèle des chèques-déjeuner ou des chèque-lire, il concerne les Comités d’Entreprise et les collectivités publiques Le SOL "affecté" permet d’offrir à une population ciblée, des biens et services spécifiques, dans les domaines culturel, social, écologique, loisir, etc. Pour les collectivités publiques, il permet de proposer également des réductions sur des services publics (piscine, théàtre, halte garderie, musées, transports)