Test génetiques et filiation : non !

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Tests génétiques de filiation dans les dossiers de demande de regroupement familial : pourquoi c’est "trois fois non".

(actualisé le 16 Octobre)

 Tests génétiques de filiation dans les dossiers de demande de regroupement familial : trois fois non.

On peut relativiser tout ce que l’on veut, il n’en reste pas moins que cet amendement amorce des changements de caps importants, graves et non réellement débattus dans notre société.

1°) L’amendement Mariani met en cause la notion même de "famille". Celui ou celle qui élève ses enfants est le vrai père ou la vraie mère. C’est encore plus vrai dans les pays africains. S’en remettre à la stricte "loi du sang" , à une époque où les divorces vont croissants, où la famille est le plus souvent recomposée, c’est paradoxal, c’est de de fait tuer la famille. La famille repose au moins autant sur la loi du coeur que du sang.
2°) L’amendement Mariani est liberticide. Il met en lumière que la société "libérale" voulue par l’ UMP, paradoxalement, est de plus en plus une société de surveillance.
Une société où demain, nous serons fichés par notre ADN .
3°) Les valeurs , l’éthique, sont mises à mal. La loi même sur la bioéthique est niée.
-Encore un peu plus niées, nos valeurs anciennes de solidarité, "liberté, égalité, fraternité".
-Bafouée, la loi de bioéthique, dont s’est dotée la France dès 1994 et dont, la révision, en 2004, n’a amené, sur la question des tests génétiques, "aucune modification, aucune objection," comme le dit Claude Huriet, président de lcInstitut Curie, qui a contribué à la loi sur la bioéthique, et ex sénateur centriste de Meurthe-et-Moselle : " On ouvre des brèches, on prévoit une dérogation pour les étrangers, on vide la loi de sa substance. Selon cette loi, les tests ADN ne peuvent être réalisés en France que sur saisine judiciaire, lorsqu’il s’agit d’établir une filiation dans un contexte particulièrement grave. Or, voilà que la loi sur l’immigration ­rendrait banale, pour les étrangers, une pratique de tests que le législateur avait considérée comme devant rester exceptionnelle, en France. On balaye ainsi des considérations éthiques au nom de la lutte contre la fraude à l’immigration. ­Demain, ce sera pour protéger l’ordre public. Jusqu’où ?"
 Dans cette affaire, on est bien au delà du clivage gauche-droite . Si tant est qu’il ait encore un sens, tant les différence se font jour entre les anciens "republicains" UMP issus du gaullisme, et les Sarkoystes d’aujourd’hui.

M.O. N

Aujourd’hui 16 Octobre, l’amendement adopté est fortement réduit, notamment pour ne pas être en contradiction avec les lois de bioéthique. Il aura finalement peu de porté, concernera très peu de monde.
Il a peu à voir avec une politique de l’immigration.
Quel intérêt dès lors , s’interrogent certains ?
Mais reste que le plus grave est fait
le tabou est levé, le contrôle par l’ADN existe désormais, c’est une réalité dans notre société !
Plus rien n’empèche de le développer.