Citoyenneté/présidentielles

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

QUAND LA SOCIETE S’EN MELE(1).DECIDEMENT, IL SE PASSE QUELQUE CHOSE DANS CETTE CAMPAGNE POUR LES PRESIDENTIELLES 2007...
Après le pacte écologique de Nicolas Hulot, voici la "Charte du Canal Saint Martin" des "Enfants de Don quichotte".

Décidément, il se passe quelque chose dans cette campagne pour les présidentielles.

Je le dis sans ironie aucune, mais avec un réel plaisir .
Après le pacte écologique de Nicolas Hulot, voici la "Charte du Canal Saint Martin" pour le droit à un hébergement et un logement pour tous, lancée par les enfants de Don Quichotte.

Cette charte complète les propositions assez fouillées de la commission (Martin ) Hirsch de l’an dernier, qui concernent les revenu, l’éducation , la santé et la sécurité sociale. Même s’il manque sans doute à cette commission Hirsch pour faire mouche, l’idée d’un contrat "médiatique".
Quoi qu’on en pense, quoiqu’en pensent les journalistes qui nous posent la question (et me posent la question en tant que candidate aux élections législatives), les Verts ne peuvent être jaloux des interventions du monde associatif, de Nicolat Hulot, par exemple.
La société civile se mèle du débat politique, et c’est parfait.
Elle exerce son droit d’ingérence sociétale et son devoir politique. Elle semble enfin prendre la mesure de sa force et de sa responsabilité.
Car nous sommes tous "responsables du monde" : si nous n’avons pas crée cette société (encore que ...), nous n’avons pas pour autant vraiement remis en cause de façon opérationnelle (sans se contenter de dire "les autres n’ont qu’à...") la société de consommation. Cette société de consommation dont nous constatons chaque jour davantage qu’elle est violemment inégalitaire, insécurisante, qu’elle produit des atteintes à l’environnement et à la planète. Les évolutions d’aujourd’hui, nous les avons, en quelque sorte, "cautionnées".

Le pouvoir du "peuple", des "citoyens", en réalité, est plus important que nous ne feignons de le croire.
Pensons seulement aux bouleversement que pourraient créer les "consommateurs", s’ils se mettaient soudain à refuser de consommer en rond...
Mais les politiciens, comme la société civile, rechignent à l’admettre. Les uns veulent garder l’illusion de leur pouvoir, et se rêvent irremplaçables. Les autres veulent garder l’illusion de leur irresponsabilité, pour continuer à se rêver innocents du monde.
Mais le pouvoir doit impérativement être partagé, autant que les responsabilités.
L’avenir de notre monde, de notre planète, en dépend.

Ce n’est un secret pour personne, aucune grande réforme n’ a jamais eu lieu dans les pays démocratiques sans la société civile.
La loi de 75 sur le Handicap n’aurait pas existé sans les associations de parents et adultes handicapés qui ont agit pour cela. La loi Besson (1) sur le logement non plus.
Les petits partis , qui ont encore un pied dans le milieu associatif comme les Verts, le savent bien. Ils sont en lien avec le milieu associatif naturellement, pas de manière condescendante, parce qu’ils considèrent que ces associations, outre qu’elles sont des praticiennes ou des "experts", exercent, lorsqu’elles contribuent à poser publiquement des problèmes de société, un rôle politique dans le sens noble du terme.
Ainsi, alors que la ministre Catherine Vautrin avait qualifié l’initiative de l’association Les Enfants de Don Quichotte de "poudre aux yeux", un courrier électronique avait été adressé par l’association à l’ensemble des partis pour les inviter à venir voir et discuter, auquel seuls les Verts avaient répondu.
Vous me direz que les Verts, pour les présidentielles, ne jouent pas dans la même cour : Dominique Voynet , Yves Cochet ou Noël Mamère ne seront pas présidents de la république.Ils ont moins "à perdre". C’est vrai, ils se " contentent" de faire avancer opiniatrement leurs "dossiers Verts" là où ils sont : Noël Mamère sur l’insertion et la lutte contre le chômage ainsi que les OGM dans la ville de Bègles et à l’assemblée Nationale. Yves Cochet sur les énergies renouvelables et la lutte contre l’effet de serre également à l’assemblée nationale.Tandis que Dominique Voynet fait de même sur tous ces sujets au Sénat. D’ailleurs sans les centaines d’élus Verts motivés, en lien avec les associations environnementales ou sociales compétentes, qui oeuvrent discrétement chaque jour dans les municipalités ou les conseils régionaux, la France serait encore bien plus en retard en matière d’environnement, d’économies d’energies et de lutte contre l’effet de serre, d’économies alternatives, d’innovations environnementales et sociales.
Les associations environnementales le savent bien :
les principales associations françaises de défense de l’environnement (dont les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Greenpeace, le WWF) ont attribué aux differents partis au pouvoir depuis 1997 des notes allant de 4,5/20 pour l’UMP à 6,5/20 pour le PS ( devant le PC à 5,5) . Seuls les Verts décrochent une note supérieure à la moyenne (11/20). Pourtant, les Verts ont eu bien du mal à se faire entendre au plan législatif, dans la mesure où ils ne sont que trois députés pour toute la France, comme ils ont eu du mal au plan gouvernemental, Jospin n’ayant pas la fibre écolo. C’est pour cela que leur note est si moyenne. (les électeurs leurs auraient ils donné plus de poids electoral qu’ils auraient été plus nombreux et auraient pu davantage convaincre !).

C’est pourquoi les Verts ne sont pas "jaloux" du travail médiatisé de Nicolas Hulot.
Car il fait avancer le débat sur l’environnement.
C’est pourquoi ils répondent sans honte ou condescendance à l’invitation d’associations telles que les Enfants de Don Quichotte .
Ils savent depuis longtemps que l’on ne peut pas faire de politique sans la société civile. Ils sont heureux que la société civile prenne conscience de sa force...Ils voudraient juste rappeler que cela fait 20 ans qu’ils travaillent sur toutes les questions de société, pas seulement sur l’environnement, et qu’ils ont instauré la parité hommes femmes, le non cumul des mandats et la désignation du candidat par vote des militants bien avant le PS ou L’UMP.
L’ancienneté et la pertinence de ce travail, Nicolas Hulot la reconnaissait du reste en ce qui concerne l’environnement, dans l’interview donné à Nice Matin le 19 Novembre dernier :
"Journaliste : Si vous ne vous présentez pas, qui, du côté de l’écologie, vous parait le mieux placé pour défendre vos idées ?
N.Hulot. : Dominique Voynet a plus que jamais cette légitimité."

Marie Odile Novelli

Autre article sur ce blog :(voir aussi : Verts region/enfants Don Quichotte).