Les 3 jours de la BIENNALE DE L’HABITAT DURABLE DE GRENOBLE...

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Jeudi 9 Avril, au Musée de Grenoble, le Maire Eric Piolle, le président de Grenoble Alpes métropole Christophe Ferrari et moi-même pour la Région, avons introduit la biennale de l’habitat durable. Suivie de la très intéressante conférence de Monique Eleb, sociologue, et spécialiste de la généalogie et de la sociologie de l’habitat, qui a restitué les évolutions sociales de l’habitat au cours de l’histoire, et placé l’habitant au coeur des réflexions.
Elle notamment souligné l’inadaptation de l’habitat à la "famille" d’aujourd’hui ( la majorité des ménages ne sont plus une famille au sens classique du terme, et d’autre part, nos besoins évoluent, que l’habitat ne prend pas en compte. Est ainsi flagrant le manque d’espace privé, de buanderies, de cuisines etc...). J’ai acheté son dernier livre.
Membres du jury, dont la marraine était Monique Eleb, nous avons remis les prix et mentions jeudi soir. Cette fois- ci, les candidats émanent de tous les départements de Rhône Alpes.
Samedi : Beaucoup d’associations (dont l’AGGLHO) la Métropole, Le CAUE ...et beaucoup de bénevoles, pour tenir les stands quartier De BONNE http://www.biennalehabitatdurable.fr/actualite

BIENNALE DE L’HABITAT DURABLE DE GRENOBLE

Jeudi 9 avril 2015 – 18h00 Musée de Grenoble 5 place Lavalette, GRENOBLE

Intervention de Marie-Odile NOVELLI,

Vice-Présidente du Conseil régional déléguée au logement, au foncier à la politique de la Ville et à la solidarité

La Région soutient avec enthousiasme cette année encore la biennale de l’habitat durable de Grenoble.

Enthousiasme car l’habitat recèle de formidables leviers pour mieux vivre. Le développement durable est un concept un peu imprecis, où chacun peut projeter et proposer son désir d’innover, d’améliorer sa situation. Et l’habitat, notre espace de vie à la fois intime et collectif -dans la sphère de l’immeuble,de la rue et du quartier-, est le terrain où ces désirs d’amélioration peuvent se concrétiser.

Je souhaite vous détailler rapidement quelques aspects de ce mieux vivre et des leviers à notre disposition :
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L’habitat recèle de formidables leviers pour que chacun vive mieux quelque soit son niveau de revenu social (même si réalisation du droit au logement reste imparfaitement réalisé) et un formidable levier pour mieux vivre ensemble. Avec la mixité sociale, mixite des classes d’âge, des catégories sociales, et la mixité des fonctions : habitat, emploi commerces, parcs etc. Certaines formes d’innovations vont plus loin : Avec l’habitat participatif, nous souhaitons que chacun devienne véritablement maître de son ouvrage, de la gestion de son espace de vie, et pas seulement consommateur de produit immobilier. Avec la Haute Qualité d’Usage, inventée à Grenoble par Régis Herbin et développée au niveau régional et national, l’habitat participe à ce que personnes handicapées et valides, puissent vivre ensemble avec le maximum d’autonomie.

Vivre mieux aussi grace au Levier environnemental, qui comporte plusieurs facettes : avec le souci de la trame verte et bleue,de la nature en ville, des matériaux biosourcés, nous augmentons notre bien-être tout et la qualité de l’air tout en oeuvrant pour reduire l’impact du changement climatique. Avec des bâtiments à énergie positive ou réhabilités à haut niveau de performance énergétique, nous travaillons à la réduction d’1/3 des émissions de gaz à effet de serre et des consommations d’énergie. De plus la performance énergétique dans le logement est une des clés du scénario négawath pour nous passer d’hydrocarbure et du nucléaire, ces deux formes d’énergies très liées aux conflits armés. Nous travaillons à la réduction de notre dépendance à des ressources finies et qui deviennent rares et nous réduisons notre déficit. Nous travaillons au développement des matériaux sains, renouvelables et bio-sourcés qui peuvent être produits localement.
Levier économique enfin, car l’habitat est un gisement d’emplois locaux non délocalisables. 1 M€ investi dans le logement génère 12 emplois dans le neuf et 18 dans la réhabilitation… contre seulement 4 dans le secteur automobile.

Mais pour mobiliser ces leviers social, environnemental, économique, des conditions sont nécessaires.

1ière condition : qu’il y ait des professionnels et que ces professionnels puissent être en état de contribuer pleinement à l’intérêt général. Ce qui signifie que le secteur immobilier financiarisé ne soit pas trop contrôlé par des actionnaires uniquement soucieux de percevoir le maximum de dividendes et de défiscalisation. La France a la chance d’avoir des acteurs qui ne sont pas soumis à cette logique : les bailleurs sociaux qui ont édifié près d’un 1/3 des logements construits l’année dernière, mais aussi des acteurs privés comme des PME de promoteurs et constructeurs. La responsabilité de la collectivité publique est importante pour récompenser le mieux disant plutôt que le moins disant, pour pratiquer l’allotissement et permettre aux artisans de pratiquer leur métier, pour éviter la concurrence déloyale du travail détaché, pour assurer des débouchés suffisants à ces entreprises de maîtrise d’exécution comme à la maîtrise d’œuvre. C’est avec eux que nous devons continuer à travailler pour assurer la réalisation du droit au logement.

2ième condition : la formation, initiale et continue. Je suis heureuse aujourd’hui de remettre le prix Espoir qui récompensera de jeunes architectes. Mais ça n’est qu’un debut. Pour mobiliser tous les leviers que recèle l’habitat, des compétences sont nécessaires à tous les stades de la construction : maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, maîtrise d’exécution. Nous sommes exigeants : Il nous faut de la concertation avec les habitants, de la performance énergétique, de l’accessibilité, des bâtiments confortables… En contrepartie nous devons permettre aux professionnels de se former et reconnaître l’intérêt de ces formations. C’est le cas par exemple des professionnels « reconnus garants de l’environnement » qui pourront à cette condition de subventions publiques.

3ième condition : le soutien à l’innovation, certes financier, mais aussi en mettant en lumière les expériences et les professionnels les plus motivés. A la Région, nous disposons de crédits permettant de financer des opérations de logements sociaux novatrices, expérimentales. Ainsi, des logements en structures bois, en forme de hutte, dans une châtaigneraie ardéchoise, dont une partie est réalisée avec les futurs habitants.

L’enjeu de cette biennale, en distinguant l’intérêt de certaines opérations, est de donner envie de développement durable, à nos concitoyens, mais aussi et surtout de motiver les professionnels, sans lesquels il ne se passe rien, pour réaliser un travail de qualité.