Center Park travaux suspendus 25.12.14

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Chers projets à l’utilité publique discutable...Aider au développement durable des territoires suppose une volonté politique forte, mais aussi une vision.... Sait-on combien coutent les emplois de Pierre et vacances en argent public, et ne peut- on créer des emplois favorisant le développement durable avec le même argent ?

Chers projets à l’utilité publique discutable


Center Parcs à Roybon : les travaux sont suspendus

le juge des référés suspend l’arrêté préfectoral du 3 octobre 2014 qui autorise les travaux, au titre de la loi sur l’eau. Les travaux du projet de Center Parcs à Roybon, portés par Pierre & Vacances, sont donc de fait suspendus.

Aider au développement durable des territoires suppose une volonté politique forte, mais aussi une vision.... Sait on combien coutent les emplois de Pierre et vacances en argent public, et ne peut- on créer des emplois Durables avec le même argent ?

Gourmande en terre, la branche « écotourisme » de Pierre et Vacances l’est aussi en argent public. « Le groupe est un champion des montages financiers », souligne Philippe Debard, chargé de mission à l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de Lorraine, auteur d’une étude sur l’implantation du Center Parcs du Domaine des Trois forêts en Moselle. « Cela peut paraître surprenant, mais ici, le Groupe n’a déboursé que 25% du coût total du projet. »
Sa stratégie, un brin alambiquée, est bien huilée. Explications. (Lire la suite sur le site http://www.terraeco.net/Pour-faire-grossir-sa-bulle... )

Le massif des Chambaran suscite les convoitises ! (Par EELV Drome)

D’une superficie totale de 33.000 ha, cette forêt riche en zones humides, en biodiversité, en champignons, en sentiers de randonnée, en parcours équestres, bref, cette grande zone de promenade familiale risque d’être amputée et défigurée durablement par le Center Parc, initié par Pierre et Vacances.
Une superficie de 200 ha est attribuée au projet, le parc serait cerné par une clôture de 2 mètres de haut, barrant deux corridors biologiques et asséchant des zones humides.
Quatre problèmes essentiels sont à prendre en compte : l’eau, le chauffage de la structure, les cottages et l’emploi.
– L’eau : le projet prévoit l’hébergement de 5.000 personnes, avec une consommation moyenne en eau, tous loisirs confondus, de plus de 200 litres/jour, soit la consommation en eau d’une ville de 7.000 habitants.
– L’eau sera prélevée dans les nappes profondes d’eau pure, et « rendue à la nature » après des traitements de déchloration au thiosulfate de sodium (que l’on recommande de ne pas rejeter dans les égoûts, ni de laisser pénétrer dans la nappe phréatique…)
– Or les Chambaran peuvent être considérés comme le château d’eau de la Drôme.
– Le chauffage de la structure sera assuré par la « ressource » bois, nécessitant au bas mot la coupe de 40 ha chaque année, la forêt ne devenant alors qu’une pourvoyeuse en bois à couper, au détriment de toute approche écologique de préservation de la faune, de la flore, et du patrimoine naturel.
– Et comme d’autres projets prévoient également de faire appel à la « ressource bois » (Saint Vallier, Pierrelatte) c’est l’assèchement programmé de tout le bois local dans un rayon de 200 km.
– Les cottages seront construits en bois, bel argument quand on sait qu’ils seront fabriqués et transportés depuis les pays de l’Est. Ils seront vendus ou loués au bénéfice de Pierre et Vacances, les collectivités ne récupérant que les diverses taxes générées par l’occupation des cottages… en espérant qu’ils seront bénéficiaires.
– Emplois : 697 emplois sont promis, dont la moitié seront des emplois à temps plein, mais les horaires variables, voire fractionnés, correspondant aux travaux d’entretien, de maintenance, de restauration, vont considérablement alourdir l’empreinte écologique du site, et compliquer l’organisation personnelle des salariés.
– IL convient donc de considérer de façon critique le type d’emplois proposé, les horaires, les conditions de travail.
– Sans compter le couac de la restauration, qui devrait être confiée à Elior, groupe national dont on peut craindre qu’il ne s’approvisionne pas localement… malgré quelques promesses fugaces.

Et il y aurait bien d’autres choses à développer dans les Chambaran, du tourisme vert, du vrai, des séjours de découverte des éco systèmes autour des milieux humides, des formations aux métiers du bois et à la préservation de la forêt, des sentiers pédagogiques, des randonnées à pied ou à cheval, avec des hébergements dans les villes et villages environnants.
Il y a des projets à inventer, par et pour les habitants.
En conclusion, on voit que tout le projet fonctionne sur un vieux schéma, sur des représentations déjà datées du tourisme de masse, des loisirs de masse et sur la fausse évidence que les touristes auront longtemps les moyens de financer ce genre de séjours.
Tout se passe comme si on voulait forcer l’environnement à s’adapter au projet, alors que la simple prise de conscience de la réalité écologique d’aujourd’hui et de demain devrait amener l’idée que tout projet doit s’adapter à son environnement, respectueusement et sans faire de paris destructeurs sur l’avenir d’un bien commun.


Le Center Parcs de Roybon, un projet qui nous concerne tous
Ce projet est un gaspillage massif d’argent public, qui finance la précarité des salariés et la destruction de l’environnement. La promesse du groupe Pierre & Vacances et de « 700 emplois directs non délocalisables ». Alléchant ? Pas si l’on y regarde de plus près : sur ces 700 empois, la moitié sont des emplois d’agent de ménage à 9h par semaine, pour un salaire de 240€/mois ! (source : site de la Mairie de Roybon). De plus, si l’on additionne toutes les aides publiques (14M€ pour la Région Rhône-Alpes et le CG par exemple) et les diverses déductions fiscales, on obtient un total de… 200 000€ d’argent public dépensé par emploi créé ! Si les retombées économiques sur le territoire étaient aussi miraculeuses, comment expliquer que de nombreuses communes voisines se sont exprimées contre le projet ?
Un projet illégal, la préfecture passe en force
En juillet 2014, la partie semblait gagnée pour les défenseurs du site : à l’issue de l’enquête publique au titre de la loi sur l’eau, les commissaires enquêteurs rendent un avis négatif et unanime contre le projet ; leur argumentaire en douze points est très dur, le mot « rédhibitoire » est utilisé à plusieurs reprises. C’était sans compter sur les pressions gouvernementales : pour la première fois après un avis négatif des commissaires, le préfet signe les derniers arrêtés nécessaires au démarrage des travaux.
EELV en première ligne, au côté des associations
Le temps est à la mobilisation sur le terrain, que les élus EELV relaient par des interventions régulières au Conseil Général et au Conseil Régional. Une délégation de militants et d’élus était présente pour assurer de leur soutien l’ensemble des militants et l’association « Pour des Chambarans sans Center Parcs »