Signature d’une convention avec le Ministre de La Ville 18.10.12

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

A l’occasion de la signature à Lyon de la convention Politique de la Ville -avenant CUCS- pour laquelle je représentais la Région, Le Ministre de La Ville François Lamy, après avoir visité différents quartiers, a précisé quelques ORIENTATIONS POUR 2013. Quelle Politique de la Ville demain ? Nationalement et pour la région ? Telle est la question.


- [Photo Lyon-Pole-immo : de g. à dr. : Préfet de Région Mr Carenco, Michel Mercier prés. CG 69, M. le Ministre Lamy, le Maire Gérard Collomb,
Marie Odile Novelli V. Presid. Conseil régional.]
(voir infra http://www.lyonpoleimmo.com)
Voir aussi
et cliquer.

Visite du Ministre de La ville François Lamy dans le quartier de La Duchere

A l’occasion de la signature à Lyon le 18.10.12 de la convention Politique de la Ville -avenant CUCS- pour laquelle je représentais la Région dans le cadre de ma délégation-, Le ministre de La Ville François Lamy a visité différents quartiers et précisé des orientations pour 2013. L’occasion d’échanges entre le ministère et ses partenaires, dont la région.

Venu deux jours dans l’agglomération Lyonnaise pendant le congrès des Régions de France qui se déroulait à l’hôtel de Région, le ministre a notamment visité Rillieux la Pape, Vaulx en Velin, et le quartier de la Duchère à Lyon. Il s’était déjà entretenu récemment avec le Président Jean Jack Queyranne qui représente L’ARF (association des régions de France) sur les sujets renouvellement urbain et Ville .

Quelle orientations pour 2013 ?

Même si le projet de loi sur la Ville et la question des quartiers ne sera (au mieux) présenté qu’en Juin 2013, le ministre Francois Lamy a profité de la signature de l’avenant CUCS de l’agglomération Lyonnaise et des visites de terrain pour affirmer des orientations claires pour 2013 , notamment :

- la mise en place de contrats uniques mêlant l’humain et l’urbain en remplacement des Contrats ANRU et CUCS avec la nécessité de ne pas sacrifier le développement social à la réhabilitation,
-La mobilisation du droit commun,
- la pertinence de l’échelon de l’agglomération,
- la remise en question des ZFU ( Zones Franches urbaines) et de tout zonage spécifique,
- l’importance des Emplois d’Avenir, mais aussi des équipements culturels,
- le principe d’équité territoriale et de la redistribution fiscale.

L’on comprend en creux que les crédits spécifiques seront limités à des zones très prioritaires mais que l’enjeu est bien l’existence de droit commun.
Ces deux derniers points posent problème aux élus locaux. (voir plus bas compte rendu sur le Blog Lyon Pole Immo).

Pour ma part, je considère (et l’ai dit) que le droit commun est vraiment un enjeu considérable, pour au moins deux raisons :
-il est parfois absent des quartiers (comme de certaines zones rurales) et notre devoir est de l’y maintenir ou réintroduire à tout prix. Par exemple, si les AS, ie. assistants de services sociaux des conseils généraux ne se sentent pas en sécurité dans certains quartiers, notre devoir à tous n’est pas d’entériner leur disparition ! Mais bien de se doter des moyens d’assurer leur sécurité . En l’occurrence il s’agit d’une compétence d’Etat, chacun pouvant contribuer à assurer d’autres formes de sécurité - prévention situationnelle, sociale, lutte contre la délinquance de prédation mais aussi d’exclusion(*) etc-.
-l’autre raison est que nos politiques publiques doivent être centrées sur l’intérêt des usagers et non pas dictée par les procédures technocratiques ! Même s’il est difficile de remettre en question l’empilement et l’absence de transversalité des institutions, ce que Claude Jacquier résume par le syndrome "BES" ( Balkanisation, Empilement, Spécialisation ) des politiques publiques. Chez nous cette balkanisation atteint des records si l’on considère par exemple que l’insertion des jeunes handicapées relève de L’ ARS ( Santé) et de la DIRRECT (travail), que le suivi des jeunes en difficulté relève pour l’ ASE (aide sociale à l’enfance) des Conseils généraux ainsi que pour la prévention spécialisée, pour la PJJ de la Justice, pour la Formation des Régions et de L’Education Nationale etc.
L’innovation consiste aujourd’hui à mettre des passerelles là où il n’y a n’a pas ! Un comble. Et le manque d’argent ne favorise pas ce type d’ouverture car chacun se "recentre sur ses priorités". D’où l’enjeu des co-financements.
Lier Humain et Urbain, comme le souhaite le gouvernement, est aussi essentiel.

Alors que peut faire la région ?

La région a le même calendrier que le Ministre puisque 2013 est l’année de construction de sa politique de cohésion pour la Ville. D’ores et déjà, voici l’esprit des propositions d’orientations pour 2013 (amorcées dans les avenants CUCS) :

Outre mobiliser le droit commun comme je l’ai évoqué,ce qui est en soi un chantier,
la région aura le souci de la cohésion et de l’équité territoriale. Sinon, on ne donne toujours qu’aux plus riches plus dynamiques et dotés d’ingénierie très performante.
Par conséquent la Région ne reconcentrera pas ses efforts sur quelques grands quartiers prioritaires.
Elle favorisera l’innovation et la coopération en matière de cohésion sociale, de développement social et économique soutenable, et les projets de territoires regroupant plusieurs acteurs avec le souci de développer le pouvoir d’agir des habitants et acteurs.
La Région complétera de façon coordonnée par son droit commun notamment la Formation et l’économie la situation des jeunes en "emplois d’avenir" et mettra évidemment l’accent sur l’insertion des jeunes (PRE région, formations professionnelle etc) et sur le cadre de vie ( innovations GUSP notamment).
Voilà en substance et de façon synthétique ce qui pouvait être dit au Ministre en cette période.

Enquite s’est déroulée la séance de signature des avenants CUCS halle Stéphane Diagana

[Discours :
Gérard Collomb,
Michel Mercier,
Marie odile Novelli,
M. le Ministre.]

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(*) La délinquance de prédation débute dans les années 60 avec la société de consommation. La délinquance d’exclusion est une forme de violence gratuite qui procure une forme de gratification symbolique et une reconnaissance du groupe. (Cf G Berlioz).L’enjeu éducatif au sens large est ici patent, qu’il s’agisse de la verbalisation des émotions, de la distinction entre comportements et émotions, du soutien parental, de l’analyse social et psychol etc).

MO.N

En savoir plus : lire site CRDSU. Le Centre Ressource et D’ Echanges pour le développement Social et Urbain de Rhône Alpes est soutenu par la Région, l’ Etat et des collectivités locales.
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