DEMOCRATIE ET DEVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR COLLOQUE INTERNATIONAL, Mars 2012 ENTPE Vaulx en Velin

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Community Organising et empowerment ; A L’ ENTPE de Vaulx en Velin cette semaine de Mars 2012 se deroulait le 1er colloque international sur la Democratie et le Developpement du Pouvoir d’agir. L’occasion d’appronfondir des thémes qui me sont chers et que je touve essentiels.

Conférence internationale
Le community organizing : développer le pouvoir des citoyens ?
ENTPE, Vaulx-en-Velin, les 14, 15 et 16 mars 2012

Cette semaine de Mars 2012 se deroulait le 1er colloque international sur la Democratie et le Developpement du Pouvoir d’agir. L’occasion d’appronfondir des thémes qui me sont chers et que je touve essentiels.

Des débats très intéressants qui lèvent les ambiguïtés sur les idéologies et ouvrent beaucoup de fenètres. L’intérêt de ce colloque est de mixer chercheurs, praticiens, associations… Et de donner envie d’une suite.
Cela fait deux ans que, au delà de la démocratie à la française, je cherche à connaitre ce qui se fait d’intéressant en Europe. Je n’ai pas beaucoup de temps, et ma présence à ce colloque est plutôt en pointillée, néanmoins j’ai réellement profité de cette presence, des expériences concrètes le 1er jour et des idées "derangantes" le dernier (voir cr à la fin).

En quelques mots d’abord , voici les problématiques principales issues du programme.)
En France, il n’est pas facile d’impliquer les habitants des quartiers. Plus généralement, les projets de participation citoyenne se cantonnent la plupart du temps dans des dispositifs de concertation qui ne donnent pas réel lement de pouvoir d’action et de décision aux habitants.
Face à ces limites, les méthodes du « community organizing » sont présentées par leurs promo-teurs comme un moyen innovant pour mobiliser un large nombre et une diversité d’individus au-tour de problématiques telles que le logement, les salaires, l’emploi, la sécurité ou l’exclusion politique.
Ces méthodes visent l’émergence d’intermédiaires entre l’individu d’un côté et l’Etat et le marché de l’autre. Entourés par des community organizers, les habitants façonnent leur pro- pre agenda politique et demandent des comptes aux élites économiques et politiques du territoire sur lequel ils s’organisent. Ce faisant, la capacité des citoyens d’exercer leurs droits liés à la vie démocratique ou de participer à l’action politique se trouverait renforcée à l’échelle locale.

En France comme dans d’autres pays, on observe un intérêt grandissant pour ce modèle d’action sociale et de participation politique. Il est dû non seulement à l’« effet Obama », qui fut lui- même community organizer à Chicago, mais aussi aux limites de la politique de la ville et aux frustrations exprimées par les professionnels de la participation comme du travail social. Des représentants des collectivités locales ou des partis politiques (notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni) s’intéressent de plus en plus à ces méthodes de mobilisation.

-Le community organizing est souvent envisagé comme une boîte à outils pour mobiliser des habitants.
Quelles sont donc, selon les situations, les techniques les plus couramment utilisées ? Par quels mécanismes en viennent à se mobiliser des personnes qui d’ordinaire se tiennent en marge de l’espace public ? Comment concilie-t-on les divers intérêts locaux, no- tamment lorsqu’ils sont divergents ? Comment se construisent les décisions ? Comment les mobilisations peuvent-elles être pérennisées ? Au-delà des études de cas, comment et pour qui se constitue un répertoire de savoirs professionnels ? Quelles sont les modalités de formation et de diffusion de ces savoirs et techniques ? Quelles sont les modalités de transfert de ces techniques des pays anglo-saxons où elles trouvent leur origine, à d’autres pays tels que la France ? En quoi ces en- treprises d’importation conduisent-elles à renouveler, voire à transformer les approches établies ?
(Avec Joan Minieri (US, New York University) Discutant : Marion Carrel (France, CERIES Lille 3) Eric Shragge (Canada, Université Concordia) Président : Jean-Michel Fourniau (France, IFSTTAR) Jane Wills (UK, Queen Mary University)

-Désengagement ou pouvoir citoyen ?
Le community organizing fait l’objet de diverses tentatives d’importation dans les politiques publiques des pays anglo-saxons et des organisations internationales. Généralement accolé à la notion d’empowerment ou de community development (terme qui, en anglais, désigne, entre autres, les dispositifs participatifs), il est alors souvent mis en avant en tant que technique d’auto-organisation de la société civile pour pallier le désengagement des autorités publiques en matière de sécurité, de logement ou de développement économique. Une telle vision semble correspondre à la définition des missions d’un community organizer telle que l’imagine David Cameron dans sa « Big Society », mais se distingue assez largement de la conception proposée à l’origine par Saul Alinsky. Pour ce dernier en effet, le community organizing sert avant tout à organiser des contre-pouvoirs citoyens.

- Quelles communautés ? Qui se mobilise ou qui mobilise-t-on ?
Sur quelles communautés prend-on appui pour faire du community organizing ? Quelles sont les échelles concernées, celle du quartier, celle de la ville, celle du territoire national ? S’agit-il de prendre appui sur un groupe ethnique et sur les réseaux de solidarité qui lui sont propres ? S’agit-il plutôt de se référer à un groupe social défini par un périmètre spatial tel qu’un quartier ? Dans ce cas, la France, avec le développement social des quartiers, n’a-t-elle pas fait du community organizing sans le savoir ? Plus largement, quels sont les critères à partir desquels une communauté est définie ? Ces critères sont-ils propres à la communauté concernée ou sont-ils déterminés par une institution extérieure ? La référence à la notion de communauté n’est pas anodine, surtout en France. Pourrait-on parler de « communauté » en traduisant le terme « com- munity » ? Pourquoi les anglo-saxons mettent-ils cet accent particulier sur la notion de communauté ?
Cherry Schrecker (France, Université de Nancy) Discutant : Jean Gabriel Contamin (France, CERAPS, Lille 2) Luke Bretherton (UK, King’s College University) Président : Jean Yves Toussaint (France, EVS Université de Lyon) Joseph Kling (US, St Lawrence University) et Prudence Posner)

-Quelles citoyennetés ? Quelle démocratie ? Le community organizing et le spectre du communautarisme

De manière transversale, quelle citoyenneté s’agit-il de promouvoir à travers le community organizing et en quoi ce mou- vement participe-t-il à un meilleur fonctionnement des démocraties ? Car si des collectifs d’un nouveau type se créent, qui effectivement parviennent à se constituer en contre-pouvoirs et per- mettent à certains citoyens de participer à la vie collective, la question se pose de la nature des intérêts politiques qui sont ainsi nouvellement constitués. Plus largement, quels modèles et interprétations de la politique et de la démocratie sont suggérés par le community organizing ?
En France, s’appuyer sur des « communautés » paraît incompatible avec l’idéal républicain universaliste. Dans cet idéal, la diversité culturelle est tolérée mais elle doit rester dans le domaine privé et ne pas « envahir » le domaine public. La puis-sance publique ne semble donc pas légitime à encourager, ni même à tolérer l’action d’organisations communautaires dans des quartiers populaires où les immigrés sont généralement très présents, avec les pratiques et les valeurs culturelles qui leur sont propres. A l’inverse, quelles formes de citoyenneté le community organizing favorise-t-il dans les pays anglo- saxons ? Ces formes de citoyenneté sont-elles propres à la culture politique de ces pays ?
Pierre Hamel (Canada, Université de Montréal) Discutant : Julien Talpin (France, CERAPS-Lille 2) Jacques Donzelot (France, Université Paris Ouest) Président : Julie Anne Boudreau (Canada, INRS) Harry Boyte (US, Minnesota University)
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Pouvoir d’agir et démocratie -Vendredi 16 Mars-

Le vendredi matin, j’ai assisté au débat "Y a-t-il des résistances françaises à l’empowerment et comment les lever ?" Animé par le collectif Pouvoir d’agir

Voici ce que j’en retiens, qui fera débat :

Il y a des résistances françaises réelles et explicables à l’empowerment" et au "développement communautaire".

- Précision : attention, "Le développement communautaire" ne veut pas dire "développement des communautés" au sens hexagonal du terme mais développement du pouvoir d’agir des habitants . (
A se demander si cette mauvaise traduction française n’est pas opportunément là pour empêcher la démocratisation de la société de se mettre en route. mais je fais du mauvais esprit.)

Le développement communautaire est plus large que le Community Organizing.

En France, il y a eu une "bifurcation" qui nous a éloignés de ces pratiques vers la fin des années 80 et début des années 90. Il est correspondrait à une
implosion du modele d’intégration, et à l’ institutionnalisation de la politique de la ville.
A cette époque,
L’essentiel de la légitimité est transférée aux Villes, la légitimité technique est transféré aux techniciens municipaux.
On assiste dans le même temps à une
"Nouvelle Rationalité" en Politique de la Ville : il s’agit de mesurer des écarts.
A partir d’écarts territoriaux, on déduit les efforts de solidarité à faire.
Cette technicisation joue contre la participation citoyenne.
On perd sur les deux tableaux ! Celui de la de la mobilisation des institutions et celui de de la mobilisation citoyenne.

Grille d’analyse proposée :
Il existe 3 principaux facteurs qui se renforcent pour faire système : les trois "I".

Institutions, Idees, Interets.

Institutions :
Monopole de la légitimité politique et techniques appartient désormais aux Villes, aux Communes.
Notamment, les associations sont confinées dans l’activité de relai et la transmission.

Méthodes managériales : opérateurs de performance.

Modèle Francais est unique, aux EU par ex il existe au moins une dualité entre cette forme de "récupération" et la volonté de transformation sociale.

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-Idees :

En France, la Démocratie est représentative. Et la République " indivisible" .
l’intégration des minorités "speciale". Il est
Intérdit de penser par ex à des situations où minorités sont des majorités (quand dans un quartier il y a 70 % de non autochtones, turcs, chinois etc).
DIFFICULTÉS PROPREMENT FRANCAISES selon l’animateur [qui utilise des mots assez forts ) :
"En France, les Minorités sont toujours un handicap et pas une ressource".
"On est à l’opposé du développement communautaire".

-Interêt :
Pouvoir au territoire ?
intérêt général, intérêt public : "une rhétorique pour invalider toute organisation ou médiation qui ne serait pas dépendant (assignée) à conforter le pouvoir en place".
Diffère de l’intérêt commun : pas de prépondérance ici, d’un type d’acteur sur l’autre.

"Les élus aussi représentent Interet particulier !"

"Modèle paternaliste"
QUE FAIRE ?

Faudrait faire "dévier la trajectoire de la politique de la ville", rééquilibrer l’i stitutionnel , et " renoncer à la chimère d’une ville sans divisions(contre éparpillement immigration pour la rendre invisible). accepter le conflit ou le débat.
L’immigration n’est pas un
problème en soi, mais est un problème quand de SAS elle devient Nasse.

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Mots clés (issus de plusieurs interventions) :

Ne pas nier les particularités qui sont une richesse, mais
trouver ce qu’il y a en commun,
pour construire une (création) identité supérieure.
Mettre en relation. Cela vaut pour les individus , les communautés, les institutions.
]
Aller vers, rencontres, porte à porte avec questionnaire ouvert, écouter ;

Rechercher systématiquement les leaders potentiels, à faire émerger des leaders, des developpeurs, partager le pouvoir, transmettre.

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